L’Algérie a plaidé pour l’octroi de deux sièges pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre de sa réforme devenue une nécessité. A New York, l’ambassadeur Sofiane Mimouni, représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, a appelé à réparer l’injustice historique qui confine l’Afrique dans un rôle mineur.
S’exprimant lors de la première réunion sur les négociations intergouvernementales, relatives à la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité, l’ambassadeur a réaffirmé le soutien de l’Algérie à la position africaine commune sur cette réforme. Une position reflétée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Créés lors du Sommet de l’Union africaine, en 2005, et élaborés par le Comité des Dix sur la réforme de l’ONU, le Consensus d’Ezulwini (du nom d’une vallée du Swaziland) et la Déclaration de Syrte (ville de Libye) présentent une position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. Le représentant de l’Algérie a souligné que les deux sièges permanents doivent avoir « tous les privilèges et droits inhérents à cette catégorie, y compris le droit de veto ». Ce qui ne sera que justice au vu de l’importance du continent humainement et son réel poids économique. Le représentant algérien rappellera, à ce titre, le large soutien dont bénéficie désormais la position africaine commune de la part d’un nombre important d’Etats membres et de groupes d’intérêt. « Une reconnaissance qui conforte la validité et la justesse de la requête de l’Afrique». La célébration cette année du 75e anniversaire de la création de l’Organisation des Nations unies pourrait « offrir l’occasion d’insuffler un nouvel élan au processus de réforme du Conseil de sécurité ». Il y a une évidente nécessité de tirer profit « des progrès accomplis jusqu’ici pour aboutir à un Conseil de sécurité plus représentatif, démocratique, efficace, transparent et accessible ». La situation antérieure semble avion atteint ses limites et les Etats détenteurs du droit de veto prolongent davantage un déséquilibre dans les rapports internationaux.
Une situation héritée d’une période révolue
L’ambassadeur algérien a réaffirmé la pertinence du cycle de négociations actuel, dont l’objectif est la réforme globale du Conseil de sécurité, dont les cinq principaux aspects sont les catégories de membres, la question du droit de veto, la représentation régionale, la taille du Conseil de sécurité élargi et ses méthodes de travail ainsi que la relation entre le Conseil et l’Assemblée générale. Des situations héritées de conséquences historiques d’une période, aujourd’hui, révolue. Pour une majorité d’Etats membres, en dépit des difficultés qui continuent de marquer ce processus, il est essentiel de continuer à s’engager collectivement afin d’aboutir à une réforme du Conseil de sécurité qui puisse recueillir le consensus le plus large possible. « Face aux réalités d’un monde en évolution rapide, il est crucial de maintenir le système international sur la voie d’un multilatéralisme démocratique dynamique et efficace », a souligné l’ambassadeur réitérant la disponibilité de l’Algérie, en sa qualité de membre du Comité des Dix (C-10), à s’engager de manière constructive dans le processus de négociations intergouvernementales. Et pour réussir, ce processus doit « demeurer inclusif et transparent », a-t-il appuyé. Lors de cette première réunion, co-présidée par les Emirats arabes unis et la Pologne, l’ambassadeur algérien a insisté sur la nécessité « d’une réforme globale du système des Nations unies qui respecte les principes, objectifs et idéaux de la Charte des Nations unies pour un monde plus juste fondé sur l’universalisme, l’équité et l’équilibre régional ». La composition actuelle du Conseil de sécurité des Nations unies fait l’objet de vives critiques. Sa composition ne reflète plus la société internationale actuelle. Le veto dont disposent certains de ses Etats membres de façon exclusive est devenu suranné. D’où la nécessité impérieuse d’une réforme, estime les observateurs. Les Etats les plus importants des différents groupes géographiques pourraient avoir la possibilité d’occuper des mandats à long terme renouvelables, attribués en fonction de l’importance des Etats. Un changement qui pourrait apporter une solution au problème et impliquer davantage ces Etats dans le fonctionnement du Conseil et le maintien d’un équilibre de la gestion de la sécurité dans le monde.<