PAR MILINA KOUACI
L’année scolaire 2022-23 entamée sur fond de conflits entre les enseignants et les superviseurs de l’éducation du cycle primaire. Pour cause, le personnel enseignant ne veut plus assumer les tâches extra-pédagogiques après la création du poste de superviseur de l’éducation tandis que les superviseurs refusent pour leur part de s’acquitter des tâches qu’accomplissent les enseignants jusqu’à ce que le nouveau statut particulier voit le jour.
«Les enseignants et les superviseurs sont en conflit. Il y a des écoles où les enseignants continuent d’assumer les tâches extra-pédagogiques et d’autres où le personnel enseignant refuse de les accomplir parce que des superviseurs ont été recrutés à cet effet», fait savoir Chafik Lezreg, secrétaire général du bureau local du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire (Snapep), à Mostaganem. Cette situation a créé des tensions entre les deux catégories, indique M. Lezreg.
Selon les superviseurs, le décret exécutif n°12/240 du 3 juin 2012, portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale ne définit que les tâches des superviseurs des cycles moyen et secondaire, dans les établissements primaires où ce poste n’a été créé qu’en 2022. Le ministère de l’Education a, en effet, annoncé en avril dernier la création d’un poste de superviseur de l’éducation dans le cycle primaire au lendemain de la décision d’intégrer les travailleurs selon la formule des contrats de pré-emploi en tant que superviseur pédagogique dans le cycle primaire.
Partant de ce constat, le Syndicat national des superviseurs et adjoints de l’éducation (SNSAE) justifie le refus de cette corporation d’assumer les tâches extra pédagogiques. «Les relations doivent être amicales entre les enseignants et les superviseurs en attendant que le nouveau statut particulier définisse clairement et sans ambiguïté aucune les tâches des superviseurs», indique Amar Zouidi, secrétaire national du SNSAE, sachant que le travail de la commission chargée d’élaborer le nouveau statut particulier a été prolongée au 13 octobre.
Ce dernier estime qu’il était «prévisible» de faire face à ce genre de problèmes dès la rentrée scolaire. Chaque corps spécifique de l’éducation obéit à une loi et les superviseurs dans le cycle primaire ne savent pas quelles sont leurs tâches pour les exécuter. «C’est une période transitoire, les deux parties doivent s’entraider et entretenir des relations amicales pour l’intérêt des élèves et de l’école publique», plaide M. Zouidi.
Entre-temps, les directeurs des établissements primaires sont départagés. Certains obligent les nouveaux superviseurs à assumer les tâches extra-pédagogiques, tandis que d’autres demandent aux enseignants de patienter en attendant que le nouveau statut particulier, censé définir les tâches de superviseurs de l’éducation dans le cycle primaire voit le jour. «Les proviseurs ont réagi différemment. Certains ont imposé aux superviseurs de surveiller les élèves et de les accompagner, tandis que d’autres
préfèrent temporiser jusqu’à la parution du nouveau statut particulier, ce qui a créé des problèmes et tensions entre les deux catégories» précise M. Lazreg. n