Alors que Azzedine Mihoubi, le ministre de la Culture, déclarait récemment sur les chaînes de télévision publiques qu’il ne comprenait pas les réactions bureaucratiques qui empêchent les gens de photographier ou filmer les sites du patrimoine, les mêmes réflexes sont, hélas, toujours d’actualité.
Ah ! Bureaucratie quand tu nous tiens ! Nous avons eu, encore, à le constater la semaine dernière, lors du tournage de quelques séquences de la visite d’Alice Schwarzer, écrivaine allemande, qui vient de publier un livre sur l’Algérie à travers la vie d’une famille, où il était quasiment impossible de filmer sans se faire accoster pour savoir si nous disposions d’autorisation alors que le cameraman est dûment accrédité en Algérie comme correspondant permanent depuis 25 ans.
Une lettre a été transmise au secrétariat du ministre de la Culture pour demander une autorisation écrite. Mais, peine perdue, une longue semaine d’attente et de rappels répétés n’ont servi à rien et encore moins à venir à bout de cette fâcheuse tendance d’enfermer les sites du patrimoine derrière des grillages et à l’abri des photos et des caméras comme pour conjurer le temps.
On avait droit toujours à la même réponse : «Oui, pas de problème vous l’aurez sitôt qu’elle sera signée ». Finalement rien. Au niveau du parc archéologique de Tipasa, les agents de sécurité étaient intransigeants, je dirai même intraitables : pas d’autorisation écrite de la tutelle (comprenez le ministère) pas d’images.
Autant dire qu’on se battait contre du vent, en plus d’un dialogue de sourds.
Alors, M. Mihoubi, quand allez-vous libérer les sites en laissant libre cours aux photographes et cameramen de les immortaliser, faire connaître cette richesse et inciter les gens à venir la découvrir. A bon entendeur salut, comme on dit. S. D.