Le Conseil des ministres, présidé, hier, par Abdelmadjid Tebboune, a donné la part belle aux urgences économiques ainsi qu’aux priorités annoncées précédemment par le chef de l’Etat. Les grands axes du plan d’urgence économique exposé, hier, par Abdelmadjid Tebboune portaient sur l’impératif d’une diversification de l’économie nationale, son affranchissement des écueils bureaucratiques ainsi que sur les enjeux de lutte contre le chômage, celui affectant essentiellement les jeunes catégories de demandeurs d’emplois.

Le chef de l’Etat a souligné, également, la nécessité d’investir dans la sécurité alimentaire et énergétique en consentant davantage d’efforts dans la diversification des sources d’énergie, en investissant dans les énergies renouvelables. Il est question aussi de développer davantage l’agriculture, notamment saharienne, les industries agroalimentaires ainsi que le tourisme comme potentiel secteur générateur de devises. Fidèle à son engagement d’avant son élection, Abdelmadjid Tebboune a appelé à accélérer les réformes, notamment la refonte du système fiscal en mettant en place des facilitations fiscales au profit des entreprises naissantes, des PME-PMI ainsi qu’en faveur des entreprises créatrices d’emplois. Le chef de l’Etat sait pertinemment que l’un des enjeux auquel est confronté son gouvernement consiste à redynamiser l’activité économique qui connaît un net ralentissement, mais aussi à absorber le chômage, dont le taux pourrait rebondir dès cette année, si l’on se réfère aux prévisions du FMI et de la Banque mondiale. Plus globalement, le président sait que l’enjeu principal est celui d’en finir avec les tendances baissières aussi bien au plan de la croissance que de la création d’emplois et de richesses. Pour relever ce défi, il lance ainsi un signal fort à l’adresse de la communauté d’affaires, en lui promettant l’accélération de la révision du système fiscal, réputé être l’un des plus pesants, voire des plus repoussants de la région. C’était l’une des principales promesses faites lors de son investiture. «Nous procéderons à une réforme profonde du système fiscal (…) et veillerons à l’établissement d’incitations fiscales à même de garantir la relance de l’économie nationale, notamment du tissu des start-up et des petites et moyennes entreprises», avait-il assuré, mettant ainsi le doigt sur l’une des revendications qui revenaient comme une prière chez les chefs d’entreprise. «Nous œuvrerons à l’allègement des charges fiscales des entreprises publiques et privées (…) et veillerons également au renforcement de l’économie du savoir, créatrice de richesse et d’emplois», a-t-il promis. On l’aura compris, la redynamisation de l’activité économique, l’emploi, le soutien à l’industrie et à l’agriculture et la diversification énergétique constituent les principaux axes du plan économique du nouveau président. Au plan de l’emploi, puisque les prévisions à ce sujet sont pour les moins pessimistes, le président avait indiqué qu’il était temps de réparer les dysfonctionnements caractérisant le marché de l’emploi pour pouvoir redynamiser les embauches. A ce titre, l’un des dysfonctionnements que le chef de l’Etat tente de régler est lié à l’employabilité des diplômés des universités. Hier encore, lors de son premier Conseil des ministres, le président a insisté sur la nécessité de réparer les passerelles entre l’université et le marché du travail afin d’améliorer l’employabilité des diplômés des universités. Il a ainsi appelé à la création de pôles universitaires d’excellence spécialisés pour réparer cette jonction entre l’Université et l’économie. Les priorités économiques du nouveau président ont été ainsi identifiées ; les ministres étaient chargés de les traduire sur le terrain à travers des mesures concrètes afin d’accélérer la parade contre la crise que traverse le pays.