Un retour au confinement général étant pratiquement impossible à cause d’évidentes contingences économiques, les pouvoirs publics se sont résolus à donner un rôle plus prononcé aux autorités locales dans l’application des mesures de protection sanitaire à la mesure de l’évolution de la maladie.
Le dispositif de confinement a été reconduit jusqu’au 13 juillet prochain avec un durcissement des mesures de protection. Et la reprise à la hausse de la propagation de l’épidémie, durant les deux dernières semaines dans certaines wilayas du pays, semble avoir renforcé l’option d’une gestion locale et ciblée d’une épidémie qui semble s’installer. L’évolution inégalée sur le plan géographique de la pandémie aura contraint à avoir recours à l’autorité locale qui aura désormais la latitude de prendre les mesures qui s’imposent. Face à une évolution inquiétante dans certaines wilayas plus que d’autres une approche plus ciblée sera désormais appliquée. Une série de dispositions visant à renforcer la démarche progressive et flexible adoptée, adossée à un meilleur ciblage des mesures restrictives, est désormais préconisée dans la gestion de l’urgence sanitaire. « Cette approche est appelée à s’appuyer davantage sur l’échelon local à travers son implication plus forte dans le processus d’évaluation et de prise de décision en matière de mesures de confinement ciblées et de suspension temporaire des activités qui ne respectent pas les protocoles sanitaires », préconise le Premier ministère. La coercition devrait être plus efficace au niveau local et toute décision de limitation de l’activité resterait moins contraignante pour l’ensemble du pays. Désormais, les walis doivent, « lorsque la situation sanitaire l’exige et après aval des hautes autorités du pays », procéder au confinement partiel ou total ciblé des localités, communes ou quartiers où des foyers de contamination sont signalés. Il est fait obligation aux walis, chefs de daïra, présidents d’APC de décider de mesures supplémentaires applicables localement et ce en fonction de la situation sanitaire de la wilaya. Cette approche locale dans la lutte contre la maladie devrait à l’évidence soulager partiellement l’autorité centrale dans une perspective d’un déconfinement général et le retour à la normale. Un retour qui reste, à l’instar des autres pays du monde, soumis aux conditionnalités de l’évolution d’un virus que l’OMS annonce toujours menaçant.
Pour une meilleure coordination des enquêtes sur le terrain
Il sera désormais procédé à la suspension, pour une durée de 15 jours, dans les wilayas connaissant une évolution active du virus, de certaines activités comme les marchés et souks hebdomadaires, les marchés à bestiaux, les centres commerciaux et les lieux de concentration de commerces. Les autorités locales se doivent ainsi d’appliquer ces mesures sur la base des chiffres locaux de la propagation de la maladie. Les autorités locales sont tenues d’appliquer, « avec toute la rigueur et la fermeté nécessaires », les sanctions prévues par la loi et les règlements en vigueur y compris la verbalisation, la mise en fourrière et la formalisation des procédures judiciaires appropriées, à l’encontre de tout contrevenant. La célérité exigée dans l’application des mesures sanitaires sera en symétrie avec la gravité de la situation. Il sera également mis en place au plan local d’équipes multidisciplinaires d’enquêtes épidémiologiques afin assurer une meilleure coordination des enquêtes sur le terrain. Particulièrement éprouvé, le personnel médical au niveau local n’est pas en reste. Il sera procédé à la mise à la disposition des directions de la santé et de la population des wilayas d’infrastructures hôtelières « pour réunir les meilleures conditions d’hébergement pour le personnel médical aux fins de récupération » et éventuellement pour le confinement. Désormais, c’est au niveau des quartiers que la lutte contre la pandémie se fera d’abord. Les associations et les comités de quartier seront mobilisés pour aider les citoyens à prendre conscience des risques et le respect des protocoles sanitaires en vigueur. Le tout au travers de l’intensification des campagnes de communication et de sensibilisation des citoyens. <