Par Hamid Bellagha
Une main sur le pass sanitaire, une autre sur le pass vaccinal. C’est le doute, la valse-hésitation, et l’ambigüité qui caractérise les pouvoirs publics, le ministère de la Santé en tête. Si ce dernier a donné plein pouvoir aux directions de la santé de toutes les wilayas pour gérer la crise sanitaire que nous traversons, force est de reconnaître qua la carte blanche octroyée reste immaculée et n’a pas été du tout utilisée.
Les directeurs de la santé restent d’une circonspection singulière, et bien peu d’entre eux osent prendre des ordonnances qui n’ont pas été dictées par la tutelle. Des hésitations qui se payent au prix de dizaines de morts, la conduite du virus n’étant pas la même à Tindouf, Saida ou Oran. A chaque wilaya sa spécificité, et à chaque wali et directeur de la santé de mener, selon ses données et ses moyens, la politique sanitaire qui s’impose.
Dans toute cette jungle d’incertitudes, les membres du comité scientifique osent informer et n’ont pas crainte de mettre les pieds dans le plat des amphibologies des responsables sanitaires. Chaque jour, ils apportent la contradiction, informent, expliquent, et qu’importe si la tutelle prend encore des gants pour assurer une couverture sanitaire salvatrice, hésitant entre l’obligation et l’invitation vaccinale. Plusieurs médecins et professeurs ont été soigneusement écartés du pouvoir décisionnel ou prévisionnel, mais n’ont pas baissé les bras et prennent encore le taureau par les cornes sans avoir peur de se faire écorner.
C’est le cas du docteur Bekkat-Berkani, qui bien que mis à l’écart du comité scientifique, continue de transmettre, bon gré mal gré.
Nous savons maintenant que le variant Omicron reste au niveau des bronches et ne descend pas jusqu’aux alvéoles, d’où une virulence et une dangerosité bien moindre que celle de son cousin, le Delta. Mais en se basant à l’entrée des poumons, il redevient plus contagieux jusqu’à 70 fois plus. Une quadrature du cercle que les scientifiques n’arrivent pas à briser.
Chez nous, et en rajoutant une semaine aux vacances d’automne, les pouvoirs publics tentent de retarder l’échéance d’une contamination extrême, sans avoir le courage de trancher sur des questions délicates, mais sur lesquelles il faudra bien éclairer.
Il s’agit, mais pas que, de la vaccination de la femme enceinte, de celle des enfants de 5 à 12 ans, et des ados de 12 à 17 ans. Des interrogations auxquelles il nécessitera de donner des questions claires, et non pas rester sur Covid or not Covid comme c’est le cas depuis des mois. Et c’est toujours une question de vie ou de mort.