L’augmentation croissante de la courbe des contaminations à la Covid-19, qui a dépassé, mardi et hier, la barre psychologique de la centaine de cas par jour, avec celle significative de personnes hospitalisées dans les unités de réanimation « étaient prévisibles et attendues », a déclaré hier le président de la Société algérienne d’infectiologie et chef de service infectiologie de l’EPH de Boufarik, Dr Mohamed Yousfi.

Par Sihem Bounabi
Il explique qu’au moment où les pays européens, asiatiques et d’autres à travers le monde connaissent une décrue du nombre de contaminations après la percée enregistrée, ces dernières semaines, il est tout à fait logique que le nombre de contaminations augmente en Algérie. Soulignant que l’« on a toujours constaté et averti qu’il y avait un décalage entre un à deux mois entre ce qui se passe en Europe et en Algérie concernant la situation épidémiologique ». Dr Mohamed Yousfi ajoute qu’« il y a beaucoup de personnes qui sont entrées et sorties du pays, ce qui fait que le sous-variant de l’omicron, le BA.5 est en train de circuler en force. De plus, les Algériens ont complètement abandonné les mesures barrières, comme le port du masque ou la distanciation physique. Toutes les conditions sont réunies pour que ce sous-variant circule, d’où la multiplication du nombre de contaminations, qui est très contagieux mais heureusement moins virulent ».
Concernant l’augmentation du nombre de malades Covid hospitalisés et de ceux se trouvant en unité de réanimation, il explique que « cela va en diapason avec l’augmentation des contaminations ».
Il tient toutefois à souligner qu’ « il ne faut pas s’alarmer car le sous-variant BA.5 est beaucoup moins virulent que le Delta ; malgré l’augmentation des cas, il y a beaucoup moins de malades hospitalisés en réanimation et de décès par rapport au Delta ».
Il conforte ces propos en affirmant qu’à ce jour, à l’EPH de Boufarik, même si le nombre de consultations covid a augmenté, il n’y a aucun malade hospitalisé.
Toutefois, même si le sous-variant BA.5 est moins virulent, le Dr Mohamed Yousfi réitère encore une fois son appel aux Algériens pour consulter et se faire dépister au moindre symptôme de la grippe. « Actuellement, les cas de grippe saisonnière sont très rares et donc dès l’apparition de symptômes de forte fièvre, de maux de gorge, de toux, de nez qui coule ou d’éternuements, accompagnés de fortes céphalées, allez immédiatement consulter et respecter les gestes barrières pour protéger ses proches surtout les plus vulnérables ». Il ajoute qu’il y a également d’autres symptômes qui peuvent être associés aux précédents symptômes cités qu’en plus des maux de tête et de la fièvre, le malade covid peut souffrir de diarrhée ou de vomissements ». L’infectiologue ajoute qu’actuellement le grand risque qui peut augmenter le nombre d’hospitalisation, ce sont les personnes porteuses du virus mais qui sont asymptomatiques et qui risquent de contaminer les personnes vulnérables. Il souligne ainsi encore une fois l’importance de prendre des précautions notamment dans les lieux publics, les endroits fermés sans beaucoup d’aération et les espaces à proximité des transports et des marchés. Dr Mohamed Yousfi ajoute dans ce sillage qu’« il faut que les Algériens prennent conscience que la Covid est toujours là et que la pandémie n’est pas terminée ». Soulignant qu’« il faut que l’on apprenne à cohabiter avec ce virus encore un moment en appliquant des gestes s de précautions comme le port du masque, le lavage fréquent des mains et la distanciation physique à l’apparition du moindre symptôme et surtout d’aller se faire vacciner contre la covid ».
Il insiste sur l’importance de la vaccination contre la covid, particulièrement pour les personnes âgées, les malades chroniques et les immunodéprimés, mettant en exergue le fait que « le vaccin reste la seule manière de se protéger contre les formes graves de la maladie. Même s’il n’empêche pas la contamination, il protège contre les risques de se retrouver en soins intensifs ou, pire, de décéder ».
Il tient à préciser à propos de la vaccination anti-covid qu’« il est impératif pour cette catégorie de personnes à risque de faire un rappel de vaccin si la date de la dernière dose remonte à plus de six mois ». Il conclut à propos de la situation épidémiologique, marquée par une courbe croissante de contagion au nouveau sous-variant BA.5, que « la vigilance est de mise mais sans affolement ». n