Il y avait foule ce matin, dans l’enceinte de la cour de justice de Béjaïa. Le procès tant attendu de l’affaire de la petite Lina, une fillette de 9 ans, lâchement assassinée, le 18 décembre 2017, dans son village d’Ait-Daoud, relevant de la commune d’El-Flaye (Sidi Aïch), s’ouvre en cette matinée de mardi 6 novembre 2018, devant la cour criminelle de Béjaïa.
Au terme d’un procès marathonien qui aura duré près de sept (07) heures, le président du tribunal criminel prononce le verdict devant une salle archi-comble. Le tueur de la fillette Lina, a été condamné à la peine capitale pour les chefs d’inculpation de « guet-apens et homicide volontaire ». La sentence prononcée par le juge est venue confirmer la peine requise par le procureur de la République lors de son réquisitoire.
A noter que les parents de Lina et son frère cadet, qui étaient en liberté provisoire, et poursuivis pour « dissimulation de preuves et non dénonciation du criminel », ont été finalement acquittés par le juge. Toutefois, le représentant du ministère public a requis, dans son réquisitoire, une peine de cinq (05) ans de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 DA d’amende pour chacun des trois personnes innocentées.
Dès l’ouverture du procès, la maman de la victime, appelée à la barre, n’a pu retenir ses larmes, puisqu’elle éclata en sanglots. Le juge lui ordonna de cesser de pleurer, sinon elle serait invitée à quitter la salle d’audience pour permettre le bon déroulement du procès.
Outre les quatre personnes mises en cause dans cette affaire qui avait défrayé la chronique locale, l’année dernière, plus d’une dizaine de témoins ont défilé à la barre devant le juge pour relater ce qu’ils ont vécu en cette journée fatidique du 18 décembre 2017 lorsque l’alerte fut donnée au village, à partir de 16h, au sujet de la disparition de l’enfant Lina, âgé seulement de 9 ans.
De nombreux habitants du village Ait-Daoud sont venus aussi assister au procès. Ces derniers n’ont pas manqué de nous déclarer leur insatisfaction quant à l’acquittement des parents et du frère du principal auteur du crime.
Dans sa plaidoirie, le collectif des avocats de la défense a demandé l’acquittement pour tous les prévenus, alors que la partie civile réclame la peine maximale.
A rappeler qu’en cette journée du 18 décembre 2017, la petite Lina a été envoyée par sa mère pour lui chercher des commissions chez une femme du village. Elle ne se doutait pas que c’était la dernière fois qu’elle verra sa fille. En effet, au fur et à mesure que le temps passe, sa fille n’a donné aucun signe de vie. C’est ainsi qu’elle alerta les habitants du village sur la disparition mystérieuse de sa fille. Partis à sa recherche, les habitants ont fini par découvrir le cadavre de la victime, en compagnie des services de sécurité, dans une vieille maison, à 22h, appartenant aux parents de l’assassin.
La gendarmerie a procédé alors à l’arrestation du principal suspect, un jeune de 21 ans et repris de justice, et interpeller ses parents pour un interrogatoire. En un laps de temps record, les investigations menées par les gendarmes ont permis d’identifier puis arrêter le suspect n°1, répondant aux initiales C. A., lequel sera immédiatement mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction.
Enfin, il y a lieu de préciser que la défense dispose d’un délai de dix jours pour interjeter appel auprès de la cour criminelle de Béjaïa, en vue de réexaminer l’affaire, conformément aux dispositions de lois en vigueur.