Afin de prévenir tout risque de fraude, les autorités ont opté pour la coupure d’Internet pendant la première heure de chaque épreuve du baccalauréat. Une mesure vivement décriée par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de l’environnement (Apoce), qui estime que les coupures volontaires pour sécuriser un examen national pénalisent les usagers et les entreprises, dont l’activité pour nombre d’entre elles repose sur Internet et sur le télétravail depuis la propagation du nouveau coronavirus.
«Déconnecter tout le pays nous met dans des situations désagréables», estime Mustapha Zebdi, président de l’Apoce. Ce dernier estime que les pouvoirs publics optent pour des «solutions temporaires» au lieu de «réfléchir à des solutions définitives». Ces coupures, selon le président de l’Apoce, ne manquent d’ailleurs pas de susciter non seulement la colère des abonnés, mais également celle des entreprises qui sont censées assurer leurs services en continuité grâce à Internet.
«Les autorités doivent réfléchir à d’autres moyens pour lutter contre la fuite des sujets et la fraude. On ne peut déconnecter tout un pays à chaque épreuve du baccalauréat. Cette situation ne peut persister.» A ses yeux, les autorités compétentes sont dans l’obligation de trouver une «alternative» pour garantir la crédibilité et l’intégrité du bac sans pénaliser les abonnés de leur droit d’accéder à Internet. Il lance ainsi un appel aux pouvoirs publics à trouver des solutions «radicales et définitives», car il juge «inadmissible» que «cette situation persiste».
D’ailleurs, affirme notre interlocuteur, rien que durant les deux premiers jours des épreuves du bac, l’Apoce a reçu des milliers de plaintes sur son numéro vert ou sur le site de l’association. Cependant, ce dernier manifeste sa «compréhension» vis-à-vis des opérateurs de téléphonie mobile et l’opérateur étatique Algérie Télécom (AT) qui «ne sont pas responsables de ces coupures». «C’est un cas de force majeure pour les opérateurs privés ou publics», dira à ce propos le président de l’Apoce qui rappelle que les autorités publiques instruisent de couper Internet selon un calendrier de coupure arrêté entre le ministère de l’Education et celui des Postes et des TIC. Ce que désapprouve l’Apoce, par contre, c’est le «manque de communication institutionnelle» desdits opérateurs envers leurs abonnés. «Ces opérateurs auraient dû informer et s’expliquer sur ces coupures et même penser à un moyen de rembourser leurs abonnés qui se trouvent amputés de plusieurs heures d’Internet.»
Actuellement, c’est «la seule solution» que trouve le gouvernement pour garantir l’intégrité de ces examens et d’éviter d’émailler leur crédibilité, ajoute M. Zebdi qui souhaite que cette situation «ne perdure pas».