L’Australie s’est imposée lundi contre le Pérou à Doha, au terme d’un barrage aussi indécis que longtemps insipide. La décision s’est faite aux tirs au but (5-4) après un match nul et vierge après prolongation. Les Socceroos rejoignent le groupe D de l’équipe de France, du Danemark et de la Tunisie et seront les premiers adversaires des Bleus. Pour ce qui était un premier véritable avant-goût de Coupe du monde au Qatar, le premier des barrages intercontinentaux disputés à Doha a laissé tout le monde sur sa fin. Mais au bout d’une rencontre que l’on oubliera très facilement, l’Australie s’est qualifiée pour le Mondial grâce à son succès aux tirs au but lundi sur le Pérou (5-4, 0-0 après prolongation). On ne sait pas si les deux équipes ont un peu trop pris au pied de la lettre l’adage qui veut que l’enjeu prenne parfois le pas sur le jeu. Mais elles en ont été une illustration quasi-parfaite. Première frappe cadrée du match à la 81e minute, la deuxième en début de prolongation… Le spectacle se trouvait surtout en tribunes, dans lesquelles les supporters péruviens ont fait de leur mieux pour rendre la soirée moins pénible.
REDMAYNE, IMPROBABLE HÉROS
Il a fallu en passer par la séance de tirs au but et le show Andrew Redmayne pour trouver, enfin, un peu d’excitation à cette morne soirée. Lancé à la dernière minute de la prolongation par le sélectionneur Graham Arnold, façon Louis van Gaal et Tim Krul ou Thomas Tuchel avec Kepa, le gardien remplaçant australien restera comme le héros de la soirée. Pour sa troisième sélection, le portier du Sydney FC (33 ans) a fait le spectacle tout d’abord par sa gestuelle totalement désarticulée pour tenter de déstabiliser les tireurs adverses. Puis Redmayne a plongé avec brio sur sa droite pour écarter la tentative d’Alex Valera, lui aussi entré en jeu dans les derniers instants de la prolongation. A l’exception de leur sauveur sorti de nulle part, difficile de tirer de véritables enseignements de ce match d’une infinie médiocrité pour la bande de Didier Deschamps. Comme en qualifications, l’Australie a eu bien de la peine à se montrer dangereuse sur le but péruvien malgré une très légère domination. Les Socceroos, comme en 2018 avec les Tricolores, auront eu le mérite de tenir sans jamais vraiment s’effondrer. Le Pérou n’aura été dangereux que le temps de trois minutes, à la reprise de la deuxième période de la prolongation avec la tête sur le poteau d’Edinson Flores (107e). Pour le reste, les Australiens ont encore pas mal de travail pour espérer dépasser la phase de groupes, comme elle y était parvenue en 2006 avant de tomber en huitièmes de finale. Les joueurs australiens ont peut-être montré la voie à leurs voisins néo-zélandais, qui disputaient hier à l’heure où nous mettions sous presse le dernier billet pour le Mondial contre le Costa Rica. Le vainqueur rejoindra l’Espagne, l’Allemagne et le Japon dans le groupe E. Pour la deuxième fois après 2010, les deux îles océaniques participeraient à une même édition de la Coupe du monde.n