Les enquêtes sur les affaires de corruption se poursuivent. Après avoir ciblé de nombreux hauts responsables se trouvant actuellement en détention à la prison d’El Harrach, ces investigations ont, cette semaine, concerné deux ex-ministres du gouvernement Bedoui. Il s’agit en l’occurrence de Houda Imen Feraoun, l’ex-ministre des Postes et des Technologies de la Communication, ainsi que Djamila Tamazirt, l’ex-ministre de l’Industrie. Selon nos sources, ces deux anciens membres du gouvernement ont été convoqués par la brigade d’investigation de la gendarmerie aux fins de les interroger sur un certain nombre de dossiers inhérents à leurs secteurs respectifs. Mais nos sources refusent de préciser les dossiers concernant les deux ex-ministres au motif que « l’investigation obéit à l’obligation de réserve ». « Les investigations sont au stade préliminaire, il ne faut pas tirer des conclusions hâtives avant que les enquêtes et recherches soient menées à terme », nous explique-t-on de bonnes sources. Mais en attendant que les investigations atteignent leur épilogue, les deux ex-responsables sont priées de ne pas quitter le territoire national. Si l’on ignore pour l’heure les chefs d’inculpation qui peuvent mettre en difficulté Houda Feraoun, s’agissant de Djamila Tamazirt, certaines sources évoquent trois dossiers qui peuvent la concerner.
Le dossier d’un partenariat de réalisation d’une boulangerie industrielle à korso, avec un investisseur privé, en 2015, un autre dossier est en rapport avec les quotas de blé de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), en faveur de minoteries privées à contrario des dispositions législatives. « C’est un dossier qui nécessite des investigations, chiffres à l’appui, pour mettre en évidence les irrégularités à ce propos », selon de bonnes sources. Le troisième dossier, qui incrimine l’ex-ministre, est en rapport avec la concession d’un matériel du complexe de korso, vendu à un prix en deçà de sa vraie valeur, expliquent des sources au fait de ce dossier. Quoi qu’il en soit, il faudra atteindre la fin des investigations des services concernés pour en savoir plus sur le sort qui sera réservé aux deux ex-membres du gouvernement. Pour rappel, l’ex-ministre de la Poste et des TIC a siégé dans l’ensemble des gouvernements de Bouteflika depuis 2015. Djamila Tamazirt, quant à elle, avait occupé plusieurs postes de responsabilités dans le secteur industriel, à l’instar du poste de directrice financière de l’Entreprise des industries alimentaires céréalières et dérivés d’Alger (Eriad Alger). Le tout dernier poste qu’elle a occupé concerne la présidence de la direction générale du groupe agroalimentaire public Agrodiv. Tamazirt a par la suite remplacé Youcef Yousfi, à la tête du ministère de l’Industrie. Il est utile de préciser dans le même ordre d’idées que le nouveau Premier ministre de Tebboune a changé les deux ministres dans son nouveau gouvernement. Ainsi, le ministère de l’Industrie est géré par Ferhat Aït Ali et celui de la Poste et TIC l’est désormais par Ibrahim Boumzar.