Par Sihem Bounabi
Le Syndicat national des pharmaciens algériens agréés (SNPAA) réclame, dans un communiqué rendu public, le report des opérations de contrôle de la vente de compléments alimentaires menée par des brigades mixtes suite à l’instruction interministérielle datée du mois d’avril 2022 relative à la vente en pharmacie de ce type de produits destinés à la consommation humaine.
Le SNPAA précise que suite aux réclamations de ses adhérents dans différentes wilayas, qui ont subi de lourdes pertes financières suite à la destruction de leur marchandise après le passage du contrôle, il appelle à la suspension de cette instruction ministérielle approuvant les missions de contrôle en attendant que le ministère de l’Industrie pharmaceutique publie le décret exécutif régissant la vente des compléments alimentaires.
Pour rappel, la semaine dernière, le SNPAA avait lancé un appel de vigilance à l’ensemble des pharmaciens quant à la vente des compléments alimentaires en rappelant qu’actuellement des campagnes d’inspection et de contrôle de brigades mixtes sont renforcées sur le terrain. Le SNPAA a ainsi rappelé que les procédures dans le cas d’éventuelles infractions liées aux «allégations thérapeutiques, préventives ou de santé non conformes » figurant sur les emballages des compléments alimentaires consiste d’abord à un avertissement adressée au pharmacien pour qu’il renvoie le produit non conforme au grossiste afin de le rendre conforme dans les délais impartis et dans le cas contraire de ne plus le proposer à la vente. Dans le cadre d’un second contrôle, si le produit non conforme est toujours présenté à la vente le produit sera retiré immédiatement des étalages puis détruit et un procès-verbal sera dressé pour « violation du contrôle de conformité non obligatoire et placement de produits pour la consommation ».
Samir Ouali, représentant du SNPAA, avait à cette occasion lancé un appel aux ministères de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique pour obliger les fabricants de compléments alimentaires à retirer tous leurs produits contenant des « allégations thérapeutiques, préventives ou de santé non conformes » des pharmacies pour se conformer à la décision interdisant leur commercialisation et à rembourser tous les suppléments contrevenants des pharmacies, en attendant la publication du décret conjoint annoncé par le ministre de l’Industrie pharmaceutique pour réglementer et contrôler ce marché. Ainsi, cela permettrait aux pharmaciens d’éviter des pertes matérielles, selon le syndicaliste, qui estime que « le pharmacien n’est pas responsable de la fabrication ou de la rédaction de quelque information que ce soit sur ces suppléments », estimant que « la responsabilité est à la charge des producteurs et des médecins qui prescrivent des compléments alimentaires à la place des médicaments ». <