L’annonce de la Seaco d’annuler le H/24 en pourvoi d’eau de la méga cité, toujours sans statut administratif, renseigne sur ce qu’il ne faut surtout pas faire au sein des villes nouvelles. Ali Mendjeli, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, première nouvelle ville en Algérie, va avoir soif cet été. En fait, elle commence déjà à rationaliser ses ressources en eau.
La Seaco a décidé de suspendre, selon un communiqué laconique, la présence de l’eau à toute heure dans les robinets. La décision, en fait, ne surprend pas. D’abord parce que la Seaco, même si elle dispense de l’eau sans interruption sur quelques quartiers de Constantine et d’Ali Mendjeli, n’a en réalité jamais renoncé aux coupures qui vont de quelques heures à plus d’une journée, justifiant la chose, si plainte des abonnés, par des travaux.
Au niveau de Constantine, les quartiers Nord, par exemple n’ont jamais bénéficié du fameux H/24. A Ali Mendjeli, ce sont les « vieux » quartiers des débuts des années 2000 qui étaient gâtés. Les choses se sont… gâtées dès le relogement frénétique de ces dernières années, non pas d’habitants méritoires, mais de ceux qui ont bâti des logements de fortune, provenant d’autres wilayas, et fermé des routes, dès annonce de relogement. En tout état de cause, Ali Mendjeli est partie pour devenir la nouvelle « vile ». Car si la Seaco a eu le courage d’annoncer son « délestage », d’autres entreprises se cachent derrière les statistiques en progression alarmante de nouveaux arrivants. Il faut savoir qu’Ali Mendjeli, et dans deux ans au plus, enregistrera le plus grand nombre d’habitants de la wilaya, devançant sa génitrice Constantine.
Khroub, qui a la « distinction » de gérer Ali Mendjeli risque de rendre le tablier. « Rien que pour les ordures, nous ne pouvons faire de levage qu’un jour sur deux. Même chose pour le balayage des rues. Il n’y a pas de cimetières, et les habitants sont obligés d’enterrer les leurs à Khroub, à 15 km, ou au cimetière de Zouaghi, à 10 Km. Et la liste n’est pas exhaustive. Toutefois, pour la sécurité, avec la création de plusieurs commissariats, on peut respirer, mais croyez-moi, on est en train d’alimenter une bombe à retardement. » Propos révélateurs de l’ex-P/APC de Khroub.
L’alimentation de l’énergie n’est pas en reste, puisque la SDC a enregistré quelques reculs dans ses investissements, ces derniers qui étaient censés alimenter qualitativement et quantitativement Ali Mendjeli. Mais avec la multiplication des logements et des habitants, la zone industrielle qui se développe à un rythme que n’a pas connu le chef-lieu, gaz et électricité risque de poser des lapins prochainement aux abonnés de la filiale de Sonelgaz. En tout cas, certaines cités, menant vers Ain S’mara commence à ressentir une baisse de pression, d’autres des lumières blafardes, quand d’autres attendent toujours, et depuis des semaines d’être raccordées. A qui la faute d’une situation qui risque de perdurer ? A la Seaco, l’APC de Khroub, ou la SDC ? Selon les urbanistes, toutes ces entreprises ne sauraient être au banc des accusés, mais sur lequel devraient s’assoir les décideurs qui, à la fin des années 90 décidèrent de créer un cobaye urbanistique qui s’appelle Ali Mendjeli, sans en mesurer les conséquences. La suite, on la connaît. « Il ne faut pas faire comme Ali Mendjeli », des paroles et une litanie reprise en chœur par ceux-là même qui ont composé l’air…n