La ville de Constantine a un air de week-end. Plusieurs personnes s’affairent à des emplettes aux alentours des marchés du centre-ville. Justement, juste en face du marché Bettou, des barrières dressées à l’entrée de l’école Belouizdad, située au boulevard éponyme, renseignent sur la particularité de la journée, une journée de vote. Il n’y a pas grand monde devant les salles dédiées au vote sur le référendum consacré à la révision de la Constitution. C’est vrai qu’il est à peine 11 heures, à part les courants d’air, les urnes restent désespérément vides. Même constat au niveau du CEM Abdelmalek, où nous constatons plus d’agents de l’ordre et de personnels versés pour la circonstance que d’électeurs.
Qu’importe, on se targue au niveau de l’ANIE locale, l’Autorité nationale indépendante des élections, tout en restant optimiste quant au pourcentage final des participants au vote, que «c’est connu que les Algériens votent en majorité dans l’après-midi», même si le compteur n’affiche que 4,44 % de votants à 11h au niveau de la wilaya de Constantine.
A 14H, le compteur ne s’est toujours pas emballé, car il affichait timidement 10,72% de votants au niveau wilayal, avec un pic à la daïra de Zighoud-Youcef de 14, 65 %. Néanmoins, à Beni Mestina, un lieu-dit de la commune de Didouche-Mourad, une zone d’ombre de la wilaya, on affiche pompeusement un taux de 31% qui «incitera les Constantinois à aller voter en masse» l’après-midi.
Il y aura quand même au moins dix personnes qui n’iront pas mettre l’enveloppe dans l’urne car elles ont été arrêtées au niveau du Palais de la culture El Khalifa. Ces arrestations ont fait suite à un attroupement de quelques dizaines de personnes au niveau des allées Ben Boulaïd qui voulaient aller s’affirmer devant les votants, houspillant le pouvoir, le vote et… les votants. Sur leur court chemin de contestations, plusieurs électeurs brandissaient leur index bleu, signe d’une récente visite à un bureau de vote.
Puis, subitement, des agents de l’ordre ont surgi et en un clin d’œil une dizaine de personnes, «12 tout au plus» ont été arrêtées, selon notre confrère Amor Chabbi, du journal électronique Atlas Times. Cela s’est passé dans la mi-journée et l’on ignore, à l’heure de passer à l’impression, le sort des personnes arrêtées. Avec 31 000 cartes de vote nouvelles, les responsables de l’ANIE avaient beaucoup d’assurance quant à une contribution respectable. Nous contactons, en début d’après-midi, un de ses membres qui croit savoir que «si la commune de Constantine affiche des résultats décevants», il faut voir du côté d’Ali-Mendjeli. Nous constaterons, en effet, beaucoup de monde autour des centres de vote, mais tout est corrélatif, car la plupart ne sont là que par curiosité et par «devoir électoral», comme nous l’a signifié un chef de centre sur place.
Il est 17H30, obligation d’envoi et de… confinement nous oblige à faire le bilan de notre balade électorale. Le taux de la ville des Ponts ahane en se hissant, nous dira une source autorisée de l’ANIE vers 15% de participation. Sûrement moins que la moyenne nationale.