La forte demande en électricité exerce des pressions sur les ressources en gaz et épuise, en un mot, plus rapidement les réserves en gaz de l’Algérie.

Par Khaled Remouche
GIZ, l’instrument de coopération entre l’Algérie et l’Allemagne, met en avant dans une étude récente sur le marché photovoltaïque national, les arguments côté algérien pour développer les énergies renouvelables. Premier argument, près de 40% de la consommation de gaz ont été consacrés, en 2019, à la production d’électricité par les centrales thermiques fonctionnant au gaz. Second argument, la demande en électricité en Algérie a plus que doublé, indique GIZ, de 26,7 TWH en 2002 à 73,8 TWH en 2020.
Cette forte demande en électricité exerce des pressions sur les ressources en gaz et épuise, en un mot, plus rapidement les réserves en gaz de l’Algérie. D’où la décision des autorités de lancer un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables en 2011 avec l’objectif d’atteindre une capacité de 30 000 MW en 2030, rappelle GIZ. Ce plan a été révisé en 2015. Il prévoyait 22 000 MW à l’horizon 2030. Le premier projet dans le domaine a été la construction d’une centrale hybride (CSP/gaz) en 2009. Comme ce programme n’a pas beaucoup avancé, le gouvernement a décidé, en 2020, de lancer des appels d’offres à destination des investisseurs indépendants (IPP) chargés d’exploiter des centrales photovoltaïques d’une capacité de 1 000 MW par an. Projet appelé Solar 1000 MW. Cette décision fait suite au succès du programme de Sonelgaz via sa filiale SKTM de réaliser une série de centrales photovoltaïques d’une capacité de 343 MW/85 MW par la société allemande belectric et 258 MW par le consortium chinois, Yingli Solar Sinohydro Cntic. Grâce essentiellement à ce programme, la capacité installée d’énergie renouvelable a atteint, en 2019, 686 MW dont 423 MW en photovoltaïque. Le choix des autorités a été alors d’opter pour la prédominance du photovoltaïque dans le programme de développement des énergies renouvelables. Ainsi, la procédure relative à l’appel d’offres a démarré en décembre 2021 après la création du ministère de la Transition énergétique chargé d’être l’ordonnateur de cette sélection d’IPP avec pour objectif de retenir, en 2022, les IPP chargés de réaliser ces centrales photovoltaïques d’une capacité globale de 1 000 MW en 2022.
Rappelons que Shaems, l’entité constituée entre Sonatrach et Sonelgaz dans le domaine des énergies renouvelables, est chargée par le ministère de la Transition énergétique de traiter les appels d’offres. Shaems détiendra 34% des actions de la société de projet chargée de la réalisation et de l’exploitation de la centrale photovoltaïque d’µne capacité chacune entre 50 et 300 MW.
Après la phase manifestation d’intérêt et la phase clarifications, ce sera le tour à l’ouverture des plis techniques. Les IPP retenus devront alors soumettre des offres financières. Suivra alors l’ouverture des plis financiers. Puis l’évaluation des offres financières déterminera les sociétés de projet retenues. Le document précise la répartition des rôles dans cet appel d’offres. Les avantages fiscaux et les facilitations dans le cadre de cet appel d’offres sont dévolus au ministère de la Transition énergétique et à Shaems. Ces derniers se chargent également des facilitations douanières, du choix du site d’implantation, des centrales, le financement doit être mobilisé par l’investisseur. L’autorisation d’exploitation et de raccordement est délivrée par la CREG. La réalisation des installations d’évacuation et de raccordement aux réseaux électriques est dévolue à l’investisseur qui est chargé de la réalisation et de l’exploitation de la centrale photovoltaïque. n