La peur de contamination par le nouveau coronavirus et les rumeurs affolantes qui circulent sur la pandémie ont-ils changé le comportement de consommation de l’Algérien lambda ? El Hadj Tahar Boulenouar est affirmatif, on constate «un afflux inhabituel sur les produits de large consommation». Le président de l’Association nationale des commerçants algériens (ANCA) ajoute qu’au cours des dernières soixante-douze heures « on a constaté une hausse de la fréquentation des commerces de détail et des supérettes. Beaucoup de gens achètent plus que d’ordinaire les produits de large consommation» dont ils ont l’habitude. L’indicateur, selon, lui, est que beaucoup de commerçants et de gérants de petites et moyennes surfaces se sont retrouvés dans «l’obligation de s’approvisionner à nouveau et à reconstituer rayons et étalages». «Les informations et les échos qui nous parviennent, en particulier de nos adhérents d’Alger et des grandes villes du pays, imposent le constat d’un mouvement inédit vers l’eau et les produits alimentaires de base».
Pour le président de l’ANCA, ce mouvement reste dans une proportion «très gérable». Il se comprend «dès lors que le risque du coronavirus est devenu un sujet dans les endroits publics, les familles. Beaucoup de consommateurs préfèrent anticiper, poursuit-il, même si la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), dans un appel lancé hier, a déconseillé de changer d’habitude dans les achats. «Il est inutile de stocker des produits alimentaires» en cette période «d’abondance», a précisé le président de la FAC, Zaki Hariz, dans un communiqué. «Il n’y a pas de risque de rupture de stocks», assure pour sa part le président de l’ANCA. «Les stocks des produits sont disponibles pour les prochains mois», a-t-il insisté. «Affirmer le contraire, c’est faire le jeu de la spéculation que beaucoup veulent pratiquer», a-t-il averti, en lançant un appel aux médias lourds de sensibiliser le consommateur sur la nécessité de ne pas «acheter plus que ce dont il a besoin». El Hadj Boulenouar s’est, en revanche, montré plus inquiet en ce qui concerne le respect des consignes d’hygiène dans les autres commerces, tels que les salons de coiffure, les gargotiers, les boulangers et les restaurateurs. «A l’ANCA, nous conseillons pour ces professions le port de gants et le respect des règles d’hygiène. Les coiffeurs, par exemple, doivent veiller particulièrement à la stérilisation de leurs outils de travail».
De son côté, l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement, (Apoce) a, dans un communiqué rendu public, appelé le ministère du Commerce à appliquer avec «fermeté» les lois en vigueur contre la spéculation dans les prix et de fixer les prix de vente des produits parapharmaceutiques. L’Apoce indique multiplier les campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux et fait part de sa disposition à travailler de concert avec les départements ministériels concernés pour endiguer l’épidémie.
Sur un autre registre, l’association a lancé un appel au gouvernement et aux autorités de transport de suspendre les liaisons aériennes et maritimes et d’imposer des restrictions en ce qui concerne la fréquentation des endroits publics tels les parcs d’attraction.<