La branche a régressé de 3,8% à l’issue des neuf mois de l’année en cours, comparativement à la même période de 2020. Son déclin est dû essentiellement à la vétusté et au non renouvellement du parc automobile, conséquence du recul, voire le quasi-arrêt, des importations et la cessation de la production locale.

Par Hakim Ould Mohamed
La note de conjoncture du Conseil national des assurances (CNA) pour le troisième trimestre de l’année en cours vient de confirmer l’agonie du secteur de l’automobile et ses conséquences sur d’autres secteurs de l’économie. Le CNA a indiqué, dans sa note de conjoncture, que la branche «Automobile» – qui fait partie des assurances dommages – a régressé de 3,8% à l’issue des neuf mois de l’année en cours, comparativement à la même période de 2020. Ce déclin des réalisations de la branche «Automobile» est dû essentiellement à «la vétusté du parc automobile, conséquence du recul, voire quasi-arrêt, des importations et la cessation de la production locale». Si la baisse de la production de certaines autres branches était liée intimement aux effets de la pandémie, pour la branche «Automobile», il s’agit plutôt d’une baisse chronique en relation avec le blocage dans lequel s’est embourbé le secteur de l’automobile depuis maintenant plusieurs années. Car, outre la baisse des recettes fiscales générées par les importations, l’arrêt des importations de véhicules a rendu le parc automobile vétuste, et donc peu rémunérateur pour les compagnies d’assurances, alors que les sinistres sont plus nombreux et coûteux à la fois. Ce pourquoi, la branche «Automobile» a connu une régression de 3,8% à fin septembre 2021, comparativement à la même période de 2020. Malgré cette baisse de la production de la branche, elle continue de peser, néanmoins, pour près des deux-quarts, soit 47,2%, dans la structure globale des réalisations du secteur. Cependant, compte tenu de la vétusté du parc automobile national, les sinistres sont en hausse de 21,6% durant les neuf premiers mois de l’année, alors que le stock des sinistres à payer évoluait également en tendance haussière, soit de 2,7% et 2,1% respectivement en montant et en nombre de dossiers. Cette branche qui continue à faire l’essentiel des profits du secteur des assurances est la même à être à la source directe de la chute de ses bénéfices, en raison de la situation du secteur de l’automobile.
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne
Les compagnies d’assurance ne sont pas les seules à subir l’onde de choc provoquée par le blocage des importations de véhicules, puisque, selon les chiffres communiqués par l’ex-ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, 51 000 emplois avaient été perdus en 2020 en raison de la fermeture des usines de montage de voitures et des points de vente, ainsi que de l’arrêt des importations des matières premières destinées aux usines d’assemblage d’appareils électroménagers. L’issue tant attendue au blocage que connaît le secteur de l’automobile n’est pas pour demain, puisque la commission en charge d’élaborer un nouveau cahier des charges ne serait installée, tout compte fait, qu’au premier trimestre de l’an prochain, suivra son examen par le gouvernement, les dépôts de dossiers par les concessionnaires, leur étude de conformité pour qu’au final les importations puissent être libérées. Plus globalement, le Conseil national des assurances fait constater dans sa note de conjoncture que les réalisations des assurances de dommages, au 30 septembre dernier, se sont élevées à près de 98 milliards de DA, contre 91,5 milliards de DA à fin septembre 2020, soit une évolution de 7,1%. Cette progression est «induite en grande partie par la branche IRD qui évolue de 20,9%, résultat de la reprise de l’activité économique après le ralentissement dû aux retombées des épisodes de confinement préventif face à la propagation de la pandémie Covid-19». Cependant, toutes les entreprises ne semblent pas profiter de cette reprise post-pandémique. Plusieurs peinent encore à accéder aux crédits bancaires pour la relance de leur activité, dont les conserveries à l’arrêt, à l’est du pays, faute de crédit de campagne, pendant que d’autres fonctionnent à 50% de leurs capacités, voire moins, en raison des restrictions des importations des matières premières.