Le statut général de la fonction publique, la liberté syndicale et l’exercice du droit syndical, le commerce, la régulation des importations et le renforcement des capacités de stockage des céréales sont autant de thèmes abordés lors de la réunion du Conseil des ministres tenue avant-hier dimanche.

Le projet de loi relatif à la liberté syndicale et à l’exercice du droit syndical a été renvoyé pour enrichissement en raison du manque de précision concernant plusieurs points, ce qui prête parfois à confusion. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des orientations dans ce sens pour lever les ambiguïtés relevées. Il a donné instruction au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale de «poursuivre l’enrichissement de ce texte important visant à organiser l’action syndicale», est-il indiqué dans le communiqué ayant sanctionné le Conseil des ministres.
Pour ce faire, quatre lignes directrices doivent être prises en compte. Tout d’abord, ce projet de loi «doit réguler et organiser l’exercice syndical, et éliminer le cumul négatif qu’a connu le pays dans ce domaine». Il s’agit de «définir avec précision les modalités de création des syndicats, les conditions pour y adhérer, et les secteurs concernés par l’exercice du droit syndical», selon le Chef de l’Etat, qui a instruit que le nouveau texte doit «inclure un chapitre sur la notion de grève dans le domaine du travail, et définir ses conditions et ses critères juridiques». Afin d’éliminer une certaine confusion qui persiste, il faudra «mettre fin à la transhumance syndicale» et «faire la distinction entre la pratique syndicale et la pratique politique, en ce sens que chaque domaine est régi par son propre cadre juridique». Concernant le projet de loi portant statut général de la fonction publique, il a eu le quitus du Conseil des ministres, puisque le Président a «salué la teneur» du texte qui «institue, pour la première fois, le droit à un congé en vue de la création d’une entreprise, facilitant ainsi l’accès au monde de l’entreprise et à l’entrepreneuriat, notamment aux jeunes ambitieux désirant s’imposer dans la nouvelle dynamique économique basée sur la diversification».

Régulation des importations

Le secteur du commerce, notamment dans le volet importations, a également été examiné et une nouvelle mesure a été annoncée pour la protection, le contrôle et la traçabilité du commerce international et national. Il s’agit, selon l’instruction du président de la République, de «l’élaboration d’un projet de loi portant création d’un conseil supérieur de régulation des importations».
Ce conseil, sous la tutelle du Premier ministre, sera chargé des missions de «définition des produits, biens et marchandises destinés au marché national, et dont le fonctionnement sera interactif, tenant compte de l’augmentation ou de la diminution du produit national». Dans ce chapitre, parmi les points les plus importants, il y a lieu de souligner celui relatif aux céréales que le Chef de l’Etat a abordé avant la clôture des travaux de la réunion du Conseil des ministres, en raison de leur importance du fait que l’Algérie est classée parmi les pays grands consommateurs et grands importateurs de céréales, dont les prix ont connu une ascension fulgurante sur les marchés mondiaux. C’est pourquoi, dans les orientations générales données au gouvernement, les céréales ont été citées en premier. Le pays doit veiller au «renforcement des capacités de stockage des céréales au niveau national notamment dans les wilayas réalisant de grands rendements», est-il souligné dans le communiqué, qui fait part également de «l’interdiction du stockage dans les lieux non couverts», et ce, afin d’«augmenter les réserves nationales stratégiques de céréales». Le pays doit, par ailleurs, œuvrer au «renforcement de la production locale des containers, vu leur rareté sur les marchés internationaux actuellement». Lors de cette réunion, le Président a, par ailleurs, affirmé que «la protection de la richesse et des spécimens d’espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction doit s’inscrire dans le cadre d’une vision nationale inclusive».

Renforcer les flottes aérienne et maritime

Dans le chapitre des transports, le gouvernement a été instruit d’accélérer la cadence de consolidation des flottes aérienne et maritime de l’Algérie et d’ouvrir davantage de lignes vers des Etats africains et européens.
Concernant les projets de développement des mines de baryte présentés par le ministre de l’Energie et des Mines, la carte d’exploration de ce matériau devrait être élargie aux wilayas de l’extrême sud, selon le communiqué, qui mentionne une autre orientation portant sur la réalisation des voies secondaires et temporaires pour les camions de plus de 20 tonnes transportant les produits du gisement de Gara Djebilat vers le Nord, afin de préserver la route bitumée en attendant le parachèvement du projet de réalisation de la voie ferrée.
Par ailleurs, l’ouverture d’une école italienne en Algérie a été approuvée par le Conseil des ministres, suite à «l’accord entre le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire et la République italienne». Il est prévu l’ouverture de centres culturels italiens dans l’objectif d’enseigner la langue italienne dans les grandes villes, à l’instar d’Annaba, Constantine, Oran, Ouargla et Béchar.