Nommée dans la cadre du tiers présidentiel, la sénatrice Zahra Guerrab a décidé de démissionner de son poste au Conseil de la Nation. Cette démission intervient «en guise de soutien au mouvement populaire qui réclame le changement radical», a indiqué Mme Guerrab, jeudi, dans un communiqué repris par l’APS.
La désormais ex-sénatrice ajoute que sa décision fait suite, également, à la démission de la personne à l’origine de sa nomination, à savoir l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et la réunion du Parlement, siégeant en Chambres réunies, ayant pris acte de la vacance définitive de la présidence de la République et activé l’article 102 de Constitution. C’est aussi pour «honorer» sa conscience de moudjahida que Mme Guerrab a pris cette décision, faisant savoir qu’elle a répondu, en 1956, à l’appel du Premier novembre alors qu’elle n’avait que 16 ans. C’est pourquoi, en sa qualité de membre de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), elle dit «réitérer» son soutien au «Hirak » et son adhésion au communiqué d’appui de l’ONM à «l’élan populaire exigeant le changement radical». Une adhésion qui semble, toutefois, avoir pris du temps à se manifester, sachant que ce n’est que le 6 mars dernier, c’est-à-dire juste après les deux premiers vendredis des marches populaires, que l’organisation a affiché son positionnement aux côtés du peuple qui manifestait contre la candidature pour un 5e mandat déposée le 3 mars par Abdelaziz Bouteflika. Ce changement, qui était quasi impossible à imaginer dans la citadelle de la famille dite révolutionnaire, avait vite fait de drainer dans son sillage d’autres structures inconditionnelles de l’ex-président de la République provoquant la fissure du «front pour le 5e mandat».
En octobre dernier, plusieurs mois avant la démission de la sénatrice Zahra Guerrab, la moudjahida Louisette Ighilahriz n’avait attendu ni le dépôt de candidature de Bouteflika pour un 5e mandat ni l’élan populaire, qui est en train d’aspirer même les plus tenaces des structures ayant soutenu l’ex-Président et le pouvoir qui le maintenait en place, pour provoquer un mini-séisme au sein de la Chambre haute du Parlement, en décidant de démissionner de son poste de sénatrice du tiers présidentiel. «Je ne suis pas convaincue de ce mandat et donc, je suis contre. Ce n’est pas le Président qui parle, c’est un groupe qui parle en son nom», avait déclaré Mme Ighilahriz pour justifier sa démission, avant de faire sa réapparition des mois plus tard dans les marches populaires.