PAR NAZIM B.
Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou Fadhel El Baadji, fait durer le suspense quant à la date de la tenue du 11e congrès du parti, échéance ajournée pour diverses raisons entre rendez-vous électoraux et remous internes.
Le dernier congrès du FLN remonte à 2015 ; des assises qui ont propulsé Ammar Saâdani au poste de secrétaire général, remplacé successivement par Djamel Ould Abbès, Mohamed Djemai, Ali Seddiki, puis par Abou El Fadhl Baadji dans des désignation validées par des sessions «extraordinaire» du Comité central, organe souverain entre deux congrès, selon les statuts du vieux Front.
C’est d’ailleurs les membres du comité central du parti qui ont approuvé, l’été 2020, une note portant le report du congrès. Ce dernier a été ainsi projeté juste après les échéances électorales, à commencer par le référendum constitutionnel jusqu’aux élections de mi-mandat des députés au Conseil de la nation début 2022. Cependant, El Baadji compte se donner le temps nécessaire pour mieux maîtriser ce rendez-vous organique.
C’est du moins ce qui ressort de la réunion, tenue hier à Zéralda, pour l’élection des délégués au congrès, suivie d’une autre rencontre regroupant les comités de transition des mouhafedh. «Nous voulons bien tenir ce 11e congrès avant la fin de l’année, mais nous ne souhaitons pas nous mettre davantage de pression», a-t-il affirmé dans un point de presse animé à l’issue de ces deux réunions, soulignant «l’impératif d’une meilleure préparation».
Il a ajouté, par la même occasion, que la date du prochain congrès sera annoncée «après la finalisation de tous les préparatifs qui se déroulent dans le calme et à un rythme conforme aux textes réglementaires du Comité central tenu en août 2020».
M. Baadji a mis en avant le «souci» de la direction de l’ancien parti unique d’éviter les «erreurs des précédents congrès du parti», en privilégiant «l’élection de manière démocratique, au lieu de la nomination des délégués au congrès». Sauf que pour des voix internes, la préparation du congrès «fait plutôt du surplace, ce qui renseigne sur l’absence de consensus au sein des membres du comité central», d’où ce choix de «se donner encore du temps avec l’espoir que les mécontents ne sabordent pas le déroulement tracé du congrès».
D’autant plus qu’Abou El Fadhl Baadji a supervisé, au mois de mai dernier, l’installation officielle de la commission nationale préparatoire du 11e congrès du parti. Une cérémonie au cours de laquelle il a fait savoir que ladite commission «aura une grande responsabilité en termes de bonne préparation» du prochain congrès qu’il promet «fédérateur et décisif».
En tout état de cause, le secrétaire général du FLN, plébiscité à ce poste en mai 2020, ne compte pas aller vers un congrès dont l’issue lui échapperait, surtout que des militants «continuent de penser que son accession au poste n’est pas légale», témoigne un membre du comité central. Ce dernier fait part de son vœu de voir les militants «dépasser les divergences en évitant les conflits personnels dans l’intérêt du parti qui doit sortir grandi à l’issue de ce congrès». <