Mesures incitatives, numérisation et nouvelles technologies sont devenues indispensables pour booster l’économie du pays…
Par Bouzid Chalabi
Comment faire pour réussir la relance industrielle dans notre pays ? C’est la question sur laquelle se sont focalisés les intervenants au niveau de quatre ateliers thématiques, décidés par le ministère de l’Industrie, organisateur de la conférence nationale sur la relance industrielle, qui se tient du 4 au 6 décembre au Centre international des conférences d’Alger. Les quatre thèmes portent respectivement sur «L’amélioration du climat de l’investissement et le foncier industriel nécessaire à la promotion de l’investissement», «Le soutien aux entreprises et la promotion de la production nationale et des exportations», «La gouvernance des entreprises publiques économiques et le rôle de l’Etat» et «L’intégration, la diversification et le développement de la compétitivité».
Selon le ministère de l’Industrie, par la voie de sa cellule de communication, «les ateliers auront à dessiner les contours d’une nouvelle stratégie de relance de l’industrie nationale à même de soutenir l’économie nationale». On apprend également de cette même source que ces espaces de débat «représentent une opportunité pour discuter des solutions à adopter en adéquation avec la situation économique et industrielle actuelle du pays et tirer profit des leçons et expériences du passé, avec l’implication des différents acteurs.» Côté participation à ces 4 ateliers, ce sont des responsables de plusieurs départements ministériels et organisations patronales, présidents d’association, chefs d’entreprise publique et privée, aux côtés d’experts et d’universitaires. Concernant le premier atelier, les intervenants ont salué la création d’une Agence nationale du foncier industriel (ANFI). Considérant par là et à l’unanimité que c’est une avancée considérable et qu’à travers ce dispositif, un obstacle majeur à l’investissement va être levé. Et par ricochet, cela permettra à nombre d’industriels d’envisager de lancer d’autres projets sans trop attendre. A propos de la transparence, le modérateur de l’atelier a souligné : «Elle sera assurée par un travail de recensement déjà engagé au niveau de l’ensemble des zones industrielles du pays, ce qui permettra d’orienter les investissements.» Sur l’amélioration du climat des affaires, des intervenants se sont rejoints à dire «la volonté politique est suffisante mais reste tributaire de l’implication de toutes les parties concernées. Cela est d’autant plus impératif si l’on veut relancer la machine économique qui est devenue une urgence devant les défis qui s’annoncent». Au deuxième atelier, on est revenu sur la problématique du management des entreprises publiques économiques (EPE). Et là encore, il a été mis en exergue le fait étonnant que 450 entreprises du secteur marchand ne dépendent pas du ministère de l’Industrie, c’est-à-dire qu’elles sont sans tutelle. «Remédier à cette situation en urgence, si l’on veut que les entreprises deviennent performantes. C’est leur seul salut», a confié un ancien PDG de Holding. Sur les holdings, il estime qu’«ils doivent connaître une remise en ordre dans l’immédiat car il s’agit d’entreprises porteuses de richesses et de création d’emplois».
Sur «L’intégration, la diversification et le développement de la compétitivité», thème du quatrième atelier, on a surtout insisté sur le besoin de rendre compétitives les entreprises. «Pour ce faire, elles doivent accorder plus d’importance au volet recherche et développement», a soutenu un économiste. Toujours dans ce même ordre d’idées, un autre intervenant a suggéré de remettre l’Université algérienne aux standards internationaux, celui entre autres d’assurer des formations qui répondent aux besoins de notre industrie. Dans ce contexte, il regrette que nos universités aient abandonné, depuis deux décennies, les formations d’ingénieur alors que les besoins sont de 2 000 par an. «Il serait donc grand temps de revoir de manière profonde la loi sur l’enseignement supérieur, et particulièrement le volet formation spécifique aux besoins de nos outils de production», préconise un intervenant. Disons enfin que de nombreux intervenants sont d’avis que pour rendre effective la relance industrielle dépendra en majeur partie de notre célérité à pouvoir intégrer l’économie de la connaissance, l’informatique et le travail en équipe dans notre économie. «Des conditions qui sont à notre portée, lancent de nombreux participants aux différents ateliers.