PAR MILINA KOUACI
La colère gronde dans le secteur de l’Education. Plusieurs corporations ont exprimé leur colère contre les conditions de travail et la poursuite des actes de violences au sein des établissements scolaires.
A commencer par les enseignants du cycle primaire qui continuent d’assurer les tâches extra-pédagogiques suite à la non-promulgation du nouveau statut particulier des travailleurs. Une situation qui a créé un malaise et un conflit entre le corps enseignant et celui des superviseurs depuis le début de la rentrée scolaire en cours et la création du poste de superviseur de l’éducation dans le cycle primaire.
En effet, les enseignants refusent d’assumer les tâches extra-pédagogiques, alors que les superviseurs refusent pour leur part de s’acquitter des tâches qu’accomplissent les enseignants jusqu’à ce que le nouveau statut particulier voie le jour. Dans ce sens, le corps enseignant a sollicité l’intervention du ministère de l’Education nationale pour mettre un terme au conflit qui les oppose aux superviseurs de l’éducation.
«Le ministère devrait résoudre le problème en publiant une instruction ministérielle pour éviter tout dépassements et conflits», propose Bilal Tlenceni, membre de la Coordination nationale des enseignants de l’enseignement primaire, notamment que le ministre de l’Education a fait savoir que le statut particulier répond aux exigences sociales, professionnelles et pédagogiques de l’enseignant, en citant la réduction du volume horaire des trois cycles, la dispense des travaux non pédagogiques. Dans le même cycle, les directeurs appellent les deux tutelles (ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur) à assumer leurs tâches et de promulguer une loi criminalisant les agressions contre le personnel du secteur.
Le Syndicat national des directeurs des écoles primaires (Snadep) a dénoncé les pressions exercées sur les proviseurs des écoles, et ce, au lendemain de l’annonce du ministère de l’Intérieur de l’élaboration d’un projet de texte réglementaire prévoyant la création d’établissements publics des œuvres scolaires, dans le but de mettre en œuvre une stratégie nationale unifiée, intégrée et homogène en matière de gestion des structures et œuvres scolaires dans le cycle primaire. « En notre qualité de partenaire social, nous avons plaidé pour la prise en charge de nos revendications, mais elles n’ont pas trouvé une oreille attentive», indique le bureau local de Relizane. «Nous demandons que chacune des deux parties honore ses engagements», ajoute la même source. Ces derniers demandent en particulier de soustraire les écoles primaires de la gestion des APC, qualifiée de «défaillante».
Quant au Snadep de Boumerdès, il a dénoncé l’agression dont a été victime le directeur de l’école Ibrahimi-Abdelkader dans la commune de Larbatache, par un parent d’élève, devant l’entrée de l’école. Dans le même contexte, le Syndicat national autonome des superviseurs et adjoints de l’éducation (SNASAE) a dénoncé l’acte d’agression dont a été victime leur collègue au lycée Houari-Aribi dans la commune d’Es Senia (Oran), le 8 février dernier, agression physique et verbale. Les deux syndicats ont ainsi demandé aux autorités compétentes de promulguer une loi criminalisant les actes d’agressions contre le personnel de l’Education. <