PAR MILINA KOUACI
Au lendemain de l’annonce du nombre des postes budgétaires ouverts à la promotion aux grades d’enseignant principal et d’enseignant formateur, des enseignants réclament d’ores et déjà le droit à un avancement de grade et à la promotion systématique de tous les enseignants ayant rempli les conditions exigées en matière d’années d’exercice, alors que d’autres appellent au boycott du concours.
Le ministère de l’Education nationale a annoncé l’ouverture du concours de promotion pour l’accès aux grades de professeur principal et professeur formateur dans les trois paliers scolaires, et ce, au titre de l’exercice de 2021 et celui de 2022, qui se déroulera le 26 février.
Le nombre des postes ouverts cette année pour la promotion au grade d’enseignant formateur est de 2 765 répartis sur les trois cycles, 878 primaire, 1 175 dans les collèges et 703 dans les lycées. S’agissant du grade d’enseignant principal, le nombre de postes ouverts est de 600 répartis également sur les trois cycles, 158 primaire, 186 moyen et 256 secondaire.
Le personnel enseignant a exprimé sa «consternation et sa colère au vu du nombre minime des postes ouverts à la promotion. Pour certains syndicalistes, ce nombre «ne couvre même pas 1%» des enseignants ayant rempli les conditions pour la promotion à un grade supérieur». «Cette mesure n’est qu’un leurre et de la poudre aux yeux», dit Abdelouahab Zegar, porte-parole de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef). «Dans certaines wilayas, aucun poste n’est à pourvoir», regrette notre interlocuteur, qui prévoit que le nombre de candidats au concours sera «largement supérieur» par rapport aux postes budgétaires.
Des enseignants qui regrettent le nombre «infime» des postes ouverts réclament, d’ores et déjà, le droit à un avancement de grade de tous les enseignants ayant rempli les conditions exigées, comme il a été décidé dans le secteur de la santé dernièrement. Ils proposent la promotion au grade d’enseignant principal pour tous les enseignants ayant plus de 5 ans d’ancienneté et l’accès au grade d’enseignant formateur pour les enseignants ayant plus de 10 ans d’ancienneté. «Nous avons constamment appelé à une promotion systématique des enseignants qui remplissent les conditions sans devoir passer par un concours de promotion», ajoute Abdelouahab Zegar. Une revendication que soulève, entre autres, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapeste), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) ainsi que la Coordination des enseignants du cycle primaire. «Nous avons constamment exigé une promotion systématique en attendant la promulgation d’un nouveau statut particulier», ajoute le porte-parole de l’Unpef.
S’agissant des conditions de participation au concours, le ministère a précisé que dans les trois cycles, les enseignants ayant au moins cinq ans d’ancienneté sont concernés par la promotion au grade de professeur principal. De même pour le grade de professeur formateur, un enseignant principal doit aussi justifier d’un service effectif de cinq ans dans le cycle primaire. Les années d’ancienneté devront être comptabilisées, selon les mesures du ministère, à partir de la date de nomination ou de la date de promotion au grade actuel, et ce, jusqu’à la date de la tenue de l’examen professionnel.