Les travailleurs licenciés par Renault Algérie Production (RAP) ont du mal à accepter cette mesure. Et ils l’ont exprimé le 1er septembre, date d’entrée en vigueur du plan social mis en place par la direction de l’usine de Oued Tlelat (Oran) à l’égard des employés détenteurs de contrats à durée déterminée (CDD).
Ces derniers se sont rassemblés devant le siège de l’entreprise pour exprimer leur colère à l’égard de ce plan, appelant à l’intervention des pouvoirs publics, et à leur tête le président de la République, qu’ils ont sollicité pour « défendre les droits des travailleurs ». Un plan qui leur avait été annoncé par leur employeur en juillet dernier et qui avait été justifié par le « manque de visibilité de reprise » de l’activité d’assemblage qui se trouve à l’arrêt depuis plusieurs mois. Ce qui a poussé RAP à sacrifier une bonne partie de ses effectifs en passant à « une équipe » à partir du mois en cours, avait-on ajouté.
Cependant, la direction de l’usine avait laissé aux salariés concernés le choix entre un départ volontaire ou un licenciement économique. Le premier choix permet au salariés licenciés de bénéficier d’une indemnisation de 1,5 mois de salaire brut par année d’ancienneté, alors que pour les travailleurs qui devaient opter pour le licenciement économique auront droit à 3 mois de salaire payés par l’entreprise, avait-elle expliqué, soulignant que 50% du salaire en indemnité de chômage seront payés par la Cnac pour les CDI de plus de 3 ans (sous réserve des autres conditions d’acceptation de dossier par la Cnac).
La même note avait, en outre, précisé que « si l’activité reprend avant le 1er septembre 2020, cette opération pourrait être interrompue ». Référence faite aux milliers de kits d’assemblage de RAP bloqués au port depuis des mois et qu’on espérait encore voir arriver à l’usine. Or, cette marchandise n’a pas changé d’endroit et le plan de licenciement a été systématiquement actionné, provoquant la colère des travailleurs pénalisés, qui promettent de ne pas abandonner la protestation et d’exploiter toutes les pistes possibles pour retrouver leur emploi.
Toutefois, les employés de l’usine algérienne de Renault ne sont pas les seuls à vivre des moments très difficiles. Leurs collègues de la filiale commercial Renault Algérie traversent, eux aussi, une période d’incertitude depuis que les pouvoirs publics ont décidé d’exclure les opérateurs étrangers du cahier des charges relatif aux importations de véhicules neufs et d’annoncer un deuxième texte du genre qui leur sera consacré. Une décision prise visiblement dans la logique de la règle 51/49 qui a été réintroduite pour la commercialisation des véhicules neufs.
Le ministère de l’Industrie a fini par libérer, il y a quelques jours, le cahier des charges tant attendu par les concessionnaires nationaux, alors que leurs collègues étrangers restent toujours dans l’attente du texte qui viendra leur fixer les nouvelles règles de l’activité. Cette situation n’est pas sans susciter « des interrogations » et provoquer « des inquiétudes » chez les travailleurs de Renault Algérie, nous dit un cadre de l’entreprise. Une ambiance qui règne aussi dans d’autres filiales algériennes de groupes étrangers, à l’exemple de Peugeot Algérie ou encore Saida (GBH).