Par Feriel Nourine
La révision du cahier des charges portant importation de véhicules neufs pourrait bien se dérouler sans empêcher certains opérateurs économiques ayant déposé un recours d’obtenir l’agrément leur donnant droit à cette activité. Ces derniers sont au nombre de huit à avoir réussi l’examen du recours auprès de la commission désignée dans ce sens, et leur dossier se trouve actuellement au niveau du secrétariat du ministère de l’Industrie dans l’attente de l’aval de la tutelle.
C’est ce qu’a fait savoir le groupement des concessionnaires automobiles dans un courrier adressé, mercredi, au président de la République, sollicitant son intervention pour que leur soit délivré le fameux sésame leur permettant d’entamer les procédures en vue d’importer des véhicules.
En fait, les huit concessionnaires dont les dossiers ont eu gain de cause auprès de la commission de recours, suite au rejet qui leur a été signifié par comité technique interministériel, ne désespèrent pas de voir leurs doléances prises en charge par le premier magistrat du pays. Ceci d’autant que si le groupement qui représente la corporation a sollicité, une nouvelle fois l’intervention de Abdelamadjid Tebboune, c’est parce le premier magistrat du pays ne s’est pas contenté, dimanche dernier, d’instruire les parties concernées sur la seule «révision immédiate» du cahier des charges, mais a également insisté sur la libération du marché des véhicules neufs en délivrant les agréments aux opérateurs qui le méritent déjà.
C’est pourquoi d’ailleurs les huit opérateurs en attente de l’avis favorable du ministère de l’Industrie s’estiment concernés par cette seconde instruction du Président. Celle-ci a, de plus, eu lieu alors que le premier responsable de la tutelle, Ahmed Zeghdar, a récemment laissé entendre qu’un dénouement à ce propos était en cours.
M. Zeghdar s’exprimait alors devant les membres du Senat, et trois jours plus tard, le même responsable intervenait sur les colonnes d’El-Khabar en annonçant que huit dossiers se trouvant au niveau du comité de recours avaient toutes les chances de décrocher leurs agréments immédiatement après la levée des réserves qui leurs ont été notifiées.
«Les opérateurs doivent fournir l’ensemble des justificatifs prouvant la légalité et la conformité de leurs dossiers avec la législation, particulièrement le cahier des charges et les décrets exécutifs 20-227 et 21-175», avait-il expliqué.
Par ailleurs, le groupement des concessionnaires juge que le gros des amendements qui devraient être portés à l’actuel cahier des charges ne risque pas de remettre en cause les dossiers des huit opérateurs.
Selon cette instance, qui s’est formée après la série de soubresauts ayant caractérisé le dossier des importations de véhicules neufs, la révision du texte législatif concernera les articles 03 et 04, portant sur l’exclusion des opérateurs étrangers de l’activité et sur l’application de prix en convenance avec le marché algérien et sans exagération au niveau de la facture finale. Sur ce registre, le groupement souligne que les opérateurs méritant déjà l’agrément ne sont pas concernés et, partant, les modifications peuvent être introduites sans soumettre les concernés à une nouvelle épreuve de prolongations qui n’ont que trop duré, alors que le marché du véhicule neuf est en train de consommer les derniers jours de sa seconde année blanche, faut-il le rappeler une énième fois.
Quant à la mise en conformité avec les décrets exécutifs 20-227 et 21-175» mise en avant par M. Zeghdar, elle concerne le service après-vente qui n’aurait pas trouvé la place qui lui revient dans l’actuel cahier des charges, venu en mai dernier amender le texte hérité de l’ex-ministre de l’industrie Ferhat Aït Ali.
Pour le groupement des concessionnaires, il s’agit là d’un prétexte dont la tutelle serait en train d’user pour retarder d’avantage le délai d’octroi des agréments, alors que l’actuel cahier des charges compte une douzaine d’articles dédiés au SAV, insiste la même source. <