Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a annoncé, hier, lors de sa visite aux différents stands de la foire de la production nationale, le retour à l’équilibre tant attendu de la balance commerciale de l’Algérie après plusieurs années de déficits, dus, en grande partie, à la dépression du marché pétrolier et ses conséquences sur les fondamentaux de l’économie nationale.
Par Hakim Ould Mohamed
Ainsi, selon le Premier ministre, la balance commerciale de l’Algérie a enregistré un excédent de 1,04 milliard de dollars fin novembre dernier. A fin septembre dernier, le déficit de la balance commerciale s’élevait à 1,3 milliards de dollars contre un déficit de 7,6 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2020. Lors d’une tournée effectuée dans les différents pavillons de la Foire de la production algérienne (FPA), Aïmene Benabderrahmane a expliqué que ce retour à l’équilibre de la balance commerciale, plutôt à un état d’excédent, puisque c’est de cela dont il s’agit plus précisément, a été rendu possible «grâce à la maitrise du marché national». «Nous avons pu réaliser, au 30 novembre dernier, des chiffres inimaginables par le passé», a-t-il soutenu. Plus explicite sur les facteurs ayant contribué à cette inversion de tendance, le Premier ministre a précisé que l’excédent de 1,04 milliards de dollars enregistré au plan des échanges commerciaux avec l’extérieur reflète en premier lieu l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à 4,5 milliards de dollars, parallèlement aux mesures de maitrise et de rationalisation des importations. S’agissant du premier facteur cité par le Premier ministre, il faut noter qu’à fin septembre dernier, la valeur globale des exportations algériennes a dépassé 27 milliards de dollars, dont 3,4 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Le chef de l’Etat avait en la matière fixé l’objectif d’atteindre une valeur de 4 à 5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici la fin de l’année en cours, dans le cadre de la stratégie du gouvernement de diversifier l’offre nationale exportable, ainsi que les sources en devises. En effet, lors de sa dernière rencontre en date avec les représentants des médias nationaux, le Président Tebboune prévoyait des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards de dollars cette année, un chiffre, selon lui, jamais atteint «depuis 25 ans». A ce propos, il a mis en avant le rôle de la politique mise en place en matière de rationalisation des importations en vue de réaliser l’équilibre de la balance commerciale du pays, faisant état par la même de la révision «structurelle et sans créer de pénurie» de la politique d’importation. Une telle démarche a, d’après lui, fait passer la facture d’importation de 60 milliards de dollars à 32 milliards de dollars. Depuis le début de l’année en cours, le déficit de la balance commerciale poursuivait une tendance baissière ininterrompu, chutant de 87,89% durant les huit (08) premiers mois de l’année 2021 passant à – 926 millions dollars à fin août 2021 contre -7,6 Milliards de dollars à fin août 2020. Au chapitre des mesures prises par les autorités publiques pour encadrer le commerce extérieur, le gouvernement a, faut-il le rappeler, introduit plusieurs restrictions bancaires, fiscales et administratives, dont l’objectif consiste à ramener la facture d’importation à des niveaux soutenables pour le budget de l’Etat, tout en luttant contre certains fléaux qui gravitent autour de l’acte d’importer, dont la surfacturation, l’évasion et la fuite fiscale. Ce retour à l’équilibre, voire à une situation d’excédent de la balance commerciale est de nature à freiner l’érosion chronique des réserves de change, lesquelles ont chuté d’un plus haut de près de 194 milliards de dollars à la mi-2014 à 42 milliards de dollars actuellement. Le ministère des Finances avait même fait remarquer à la mi-juin dernier que le niveau des réserves de change a «repris durant le mois de mai 2021 un trend haussier», une situation qu’il avait qualifiée d’«inédite» et «qui n’a pas était observée depuis plusieurs mois».