L’ambassadeur Smail Benamara, conseiller auprès du ministère des Affaires étrangères, a animé hier une rencontre sur le thème de la diplomatique économique. Cette réunion de travail, qui a eu lieu en présence d’opérateurs nationaux et de futurs conseillers économiques au sein de nos représentations diplomatiques et consulaires dans le monde, s’inscrit en droite ligne de la décision de la diplomatie algérienne de focaliser ses efforts sur l’appui à l’action économique des chefs d’entreprise algériens à l’étranger.
Ainsi, M. Benamara a indiqué que ces futurs conseillers bénéficieront prochainement de formations sur les aspects de diplomatie économique, de techniques de négociations et d’anglais économique, avant d’occuper leurs postes au sein des représentations diplomatiques algériennes à l’étranger afin d’offrir le soutien et les informations nécessaires aux exportateurs nationaux.
L’action économique de la diplomatie algérienne, une grosse faiblesse selon les observateurs, est en débat depuis octobre 2020 lorsqu’un groupe de travail a été constitué pour réfléchir aux moyens d’impliquer nos diplomates dans le soutien aux opérateurs nationaux présents ou souhaitant opérer dans les marchés étrangers. A cet effet, une direction de la Promotion et du soutien aux échanges économiques a été créée récemment au ministère des Affaires étrangères. Son responsable, le diplomate Rabah Fassih, a fait savoir hier que la mission de sa direction consiste en la promotion des échanges commerciaux à l’international, la mise en œuvre de la politique de soutien des exportations et la fourniture d’informations et d’analyses économiques des marchés extérieurs au profit des opérateurs nationaux. Il a également précisé que ses missions concernent aussi le soutien et l’information sur le volet externe de l’opération d’export, notamment la réglementation du pays ciblé, les règles phytosanitaires, le contrôle de la qualité, la fiabilité de l’opérateur extérieur mais aussi les appels d’offres internationaux, les propositions de partenariats et les expositions et foires en Algérie et a l’étranger. Les opérateurs économiques nationaux présents à la réunion ont appelé à accompagner les exportateurs vers des marchés ciblés et à organiser d’autres sessions de discussions entre opérateurs et conseillers diplomatiques. Les représentants d’organisations professionnelles ont réaffirmé le besoin d’un guichet unique dédié à l’export impliquant l’ensemble des départements ministériels concernés et d’un travail de marketing sur le «made in Algeria» ainsi que la création d’une cartographie de l’économie nationale pour faire connaître les produits nationaux.
Nouveau cap
Jeudi 25 février, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait déclaré que son département a pris une série de mesures destinées à la promotion de la diplomatie économique et au soutien des opérateurs algériens déployés à l’export. Il avait alors informé de la mise en place d’un réseau interactif des chargés d’affaires économiques et commerciales auprès de nos missions diplomatiques et consulaires à travers le monde. Il avait également signalé l’ouverture d’un bureau d’information au niveau du ministère des Affaires étrangères pour l’accueil des opérateurs et exportateurs algériens et le renforcement de la Direction de promotion et de soutien des échanges économiques, en tant que structure centrale et axiale de la diplomatie économique.
En outre, le ministre a cité la création d’un portail de la diplomatie économique sur le site électronique du ministère et le lancement d’un programme de formation sur la diplomatie économique au profit des diplomates concernés par le mouvement annuel, ajoutant que cette formation doit s’étendre, à l’avenir, à l’ensemble des diplomates. «Les chefs des représentations diplomatiques et consulaires ont été appelés à intensifier les efforts et à élaborer des rapports périodiques sur les dispositifs en place dans les pays d’accréditation en vue de promouvoir les produits nationaux et attirer les investissements étrangers», avait encore souligné le chef de la diplomatie précisant que l’objectif étant de «permettre à l’administration centrale de suivre et évaluer leur performance dans ce domaine».