Le raccourci est vite trouvé. Kheireddine Zetchi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), n’a pas pu se faire une place au sein du Comité Exécutif (ComEx) de la FIFA. Et ce n’est pas sa capacité à convaincre des alliés qui a été désignée comme raison participiale de cet échec. Pire encore, son équipe, qui a failli sur toute la ligne à mettre en place une véritable campagne, dénonce une délation sur le plan national qui aurait compromis son ambition internationale.
Cette fois, ce n’est pas la main étrangère, mais la main nationale qui aurait, selon Mohamed Salah Bey Abboud, empêché Kheireddine Zetchi d’intégrer le ComEx de l’instance internationale. Pourtant, tout avait commencé avec un formulaire mal-rempli et une candidature invalidée. A partir de là, le patron de la FAF partait avec un sacré handicap s’étant mis, tout seul, dans le pétrin en ne déclarant pas avoir fait l’objet d’une sanction de 6 mois sur le plan national décidée par la Ligue de football professionnel (LFP) en 2016. A l’époque, il était à la tête de la direction du Paradou AC, son club.
«Des Algériens qui travaillent contre l’Algérie»
Un mystérieux personnage aurait fait parvenir le document de la sanction à l’instance mondiale pour porter préjudice à la postulation de Zetchi qui été rejetée. Si du côté de la FAF on n’a pas voulu communiquer le nom, de nombreuses sources indiquent qu’il s’agit de Mahfoud Kerbadj, ancien numéro 1 de la LFP.
Bien que Zetchi ait été réhabilité par le Tribunal arbitral du sport de Lausanne (Suisse) dans cette affaire, il a fini par décider de ne pas se présenter à ces élections pour lesquelles l’Égyptien Hani Abo Rida et le Marocain Fouzi Lekjaâ étaient déjà bien placés pour remporter les deux sièges qui étaient en jeu. Pour le chairman du PAC, les jeux étaient faits et la peine perdue.
Mohamed Salah Bey Abboud, conseiller du président de la FAF et chargé de la communication et des relations extérieures, a assuré avoir «des preuves sur le complot ourdi contre Zetchi. Un complot parti d’Alger pour que la FIFA rejette le dossier de candidature de Zetchi. Ce qui s’est passé est malheureux. Il est regrettable que des Algériens travaillent contre l’Algérie.»
L’échec collectif de l’équipe fédérale
Pour l’entourage de Zetchi à la FAF, les documents qui ont rendu le dossier de candidature invalide «sont partis d’Alger». La fixation faite sur cet épisode servirait à justifier l’incapacité de l’actuel Bureau Fédéral à s’organiser pour offrir au boss du siège de la Dely Brahim un plan de bataille réel et solide pour avoir des postes d’envergure au sein des structures footballistiques.
Résumer ce camouflet à la délation n’est pas la meilleure des manières pour la remise en question. Même si les conflits personnels et les règlements de comptes peuvent, d’une manière ou d’une autre, mettre des bâtons dans les roues, ne pas avoir su remplir un imprimé en bonne et due forme reste une erreur de débutant. En matière de lobbying et d’influence au sein des instances, la FAF n’a pas quitté le stade de novice. Quant à la théorie du complot, elle semble être un éternel vice.