Le ministre de l’Intérieur a mis en évidence l’urgence pour les Assemblées locales de libérer les initiatives pour asseoir une économie locale génératrice de richesses, dans un contexte financier difficile pour la gestion locale où les populations ne cessent d’exiger une prise en charge effective de leurs préoccupations.

PAR NAZIM B.
Intervenant mardi à l’occasion de la Journée nationale de la commune, Kamel Beldjoud a mis en avant la responsabilité des élus locaux de répondre aux attentes des citoyens, un objectif qui passe par la réussite des missions économiques de la part des Assemblées. Le ministre a évoqué par la même occasion la révision du code de la commune et celui de la wilaya, une des priorités de l’Exécutif, déclarant, une nouvelle fois, que le gouvernement mise sur l’apport économique de ces territoires qui n’arrivent pas à consacrer le développement local escompté à la mesure des potentialités qui existent notamment dans certaines zones.
Il faut rappeler que le Premier ministre ne rate pas la moindre tribune pour mettre l’accent, entre autres, sur l’impératif d’ouvrir les chantiers de réforme de la fiscalité locale «dans les plus brefs délais» avec comme objectif optimal d’assurer un «financement stable» des collectivités locales. Ces chantiers ont trait à la réforme de la fiscalité locale, la solidarité inter collectivités locales, le développement des recettes des domaines et la révision du processus des dépenses au niveau local, avait souligné M. Benabderrahmane. Il n’a pas omis d’évoquer la problématique du financement des investissements au niveau local, estimant que «le financement du budget des collectivités locales avec des recettes permanentes est fondamental, voire impératif».
A l’évidence, l’option de Beldjoud, consistant à mobiliser les élus locaux, est loin d’être inédite dans le sens que c’est un vieux problème qui continue à se poser alors que des années, voire des décennies, sont passées et que des sommes faramineuses ont été dépensées sans que cela génère le développement local souhaité et l’essor économique promis.
Un problème qui s’est accentué sous le règne de Bouteflika, qui a donné lieu à deux collèges de walis, ceux qui ont échappé au contrôle de la hiérarchie et ceux qui ont été sacrifiés pour ouvrir la voie à ce qui allait se révéler les forces de l’argent, communément désignés par le vocable oligarchie, et qui ont siphonné les richesses du pays au nom d’investissements fictifs. Cependant, la nouveauté réside dans le fait qu’aujourd’hui, les exigences citoyennes gagnent en épaisseur et en récurrence, c’est l’étendue du retard en matière de développement qui se révèle au grand jour dans un contexte qui voit la gouvernance publique bénéficier de l’attention du citoyen. Force est de constater néanmoins que les Assemblées locales de l’ensemble des 1 541 communes que compte le pays font face à des problèmes énormes à plusieurs niveaux, financement, gestion, budgétisation, complémentarité territoriale. Ce qui les empêche visiblement de devenir ce véritable agent économique autour duquel sera construit le développement local au moment où 9 communes où le dernier scrutin local n’a pas eu lieu attendent toujours la programmation d’élections partielles. En attendant la convocation d’élections partielles «dans les plus brefs délais», les communes où les élections locales anticipées du 27 novembre dernier n’ont pas eu lieu seront gérées par des administrateurs, dont les mécanismes de désignation ont été évoqués lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 2 janvier en cours. n