Pari relevé pour le réalisateur algérien Anis Djaad qui vient de boucler le tournage de son premier long métrage intitulé «La vie d’après» à Mostaganem. En effet, c’est dans un post sur sa page officielle qu’Anis Djaad a annoncé, hier, le «clap de fin pour le film ‘La vie d’après’» illustrée par une photo de groupe de l’équipe du tournage, exprimant la joie et l’enthousiasme d’avoir mené ce projet de longue date à bon port. Dans ce post, le réalisateur a tenu à remercier «l’équipe artistique, technique et la production pour ce tournage. Aussi, mes amitiés les plus sincères aux belles gens de Mostaganem pour leur chaleureux accueil et à toutes les personnes qui ont aidé de près ou de loin à l’aboutissement de ce projet».
Il est à noter que le tour de manivelle de ce long métrage avait été donné le 15 novembre dernier au douar Rouawna, à Mostaganem, après un casting qui avait été lancé le 30 octobre dernier dans la même ville pour choisir les personnages parmi des comédiens et la population pour des rôles conséquents et de figurants pour les besoins du film, avait rapporté la presse locale. A travers son premier long métrage, Anis Djaad aborde la thématique de la condition féminine dans notre société, illustrée par l’histoire d’une dame qui travaille comme femme de ménage, qui vit seule avec son fils adolescent, dans un douar de l’Ouest algérien. La dame qui trime pour gagner honnêtement sa vie se retrouve au centre de vifs commérages et de rumeurs persistantes sur le fait qu’elle entretient des relations illégales avec des hommes. Ne pouvant supporter ces rumeurs qui lui empoisonnent son quotidien, la femme quitte son village pour s’installer dans la ville où commence pour elle et son enfant une vie dure et pénible. Pour rappel, la précédente œuvre d’Anis Djaad, sortie en 2016, le court métrage «Le voyage de Keltoum», met également au centre de l’œuvre la femme en tant que personnage central autour de la thématique de l’exil et du retour aux sources des immigrés. Ceci à travers l`histoire de Keltoum, qui se retrouve obligée, malgré de grandes difficultés financières, de réaliser le vœu de sa sœur mourante de retourner sur des lieux qu’elle considère comme sacrés, en l’occurrence la tombe de leur mère. «Le voyage de Keltoum» est la troisième œuvre du réalisateur après la sortie de «Passage à niveau» en 2014 qui a remporté plusieurs prix internationaux, en étant notamment doublement primé au Festival du court métrage maghrébin à Oujda, au Maroc, et «Le hublot» sorti en 2012, également primé au Journées cinématographiques d’Alger (JCA). «Le voyage de Keltoum» a aussi reçu beaucoup de prix à l’international, notamment le prix du meilleur court métrage de fiction au 17e Festival du cinéma image et vie à Dakar et le prix du meilleur rôle féminin à l’actrice Franco-Libanaise Soraya Baghdadia, au 6e Festival maghrébin du film d’Oujda et le Grand prix du jury au 6e Bangalore International Shorts Film Festival en Inde.
Les premiers pas d’Anis Djaad dans le cinéma ont commencé lorsqu’il était assistant stagiaire dans le film «França ya França», de Djamel Belloud, en 2003. Toutefois, il mettra cette passion entre parenthèse et se consacrera au journalisme d’abord, en étant spécialisé dans les reportages et, ensuite, en tant que chroniqueur de politique internationale. C’est suite à l’écriture du scénario de «L’odeur du violon» qu’il bénéficie d’une résidence d’écriture et ce scénario sera finalement publié sous forme de roman. Il faudra attendre l’année 2011 pour qu’il renoue avec la passion du cinéma avec l’écriture du scénario «Le hublot», avec lequel il obtient le premier prix d’un concours de scénario grâce auquel il réussit à avoir des fonds pour la réalisation de ce premier court-métrage. C’est tout naturellement qu’il sautera le pas en quittant la presse écrite en 2012 pour plonger de plain-pied dans l’aventure cinématographique. Une prise de risque qui le mènera de succès en succès jusqu’à la réalisation aujourd’hui de l’un de ses grands rêves, son premier long métrage. n