L’apprentissage nécessite de faire des réglages. Et pour ce qui est de l’entrée des supporters au stade lors des évènements importants, l’Algérie en est à ses premières véritables expériences. Il est donc logique qu’on constate quelques défaillances. C’était le cas vendredi lors du match d’ouverture du CHAN-2022 (13 janvier – 04 février) au stade Nelson-Mandela de Baraki (Alger). Les organisateurs doivent mettre en place une meilleure coordination pour que l’accès soit fluidifié.

Par Mohamed Touileb
Le stade Nelson Mandela de Baraki (Alger) a affiché complet pour la rencontre inaugurale du CHAN-2022 entre l’Algérie et la Libye (victoire 1-0). Mais il faut reconnaître que l’accès à l’enceinte de la banlieue d’Alger ne s’est pas déroulé d’une manière fluide. Certes, le fait que le Premier Ministre, Aïmen Benabderrahmane, assiste à la cérémonie d’ouverture a «brouillé» la coordination entre les différents compartiments chargés de gérer l’accès au stade. Cependant, il y avait de la place pour que l’entrée soit plus ordonnée.

Supporters, volontaires et journalistes : un seul accès, c’est trop peu
Une seule porte d’entrée ouverte sur les trois réservées aux supporters, c’était trop peu pour pouvoir maîtriser le flux de plus de 35.000 personnes qui avaient le sésame pour assister au coup de starter du tournoi continental.
A un moment, la pagaille était inévitable. D’autant plus qu’on n’a pas l’habitude d’organiser des compétitions de cette envergure avec des stades exposés à une masse humaine aussi importante.
Curieux, «fraudeurs» et possesseur des billets, tout le monde s’amassait au même endroit. Même les volontaires, qui devraient être opérationnels dès les premières heures, ont dû patienter pour se mettre en place car les gendarmes ne leur ont pas facilité l’accès alors qu’ils avaient des badges et des chasubles.
Sur place, on a pu constater qu’il n’y avait pas assez de cordons sécuritaires pour que les personnes qui n’avaient pas acheté le «pass» d’entrée ne glissent pas entre les mailles des filets. Arrivée à la seule porte qui permettait d’accéder à l’arène footballistique, la gendarmerie a semblé dépassée. Et quand on veut dialoguer, on répond : «ce sont les ordres». Pourtant, la population a montré une prédisposition à aider les agents de l’ordre à fluidifier l’entrée.
Des ordres pour tout le monde, mais pas les mêmes
Mais, c’était le rush de l’après-midi qui était à craindre parce que la majorité des supporters allaient débarquer après la prière du vendredi. Et le recours à la force et les menaces avec les matraques pour essayer de maîtriser la situation était là. Tout cela était évitable si les deux autres accès, restés fermés pour des raisons sécuritaires certainement, étaient opérationnels.
Le fait que des agents de l’OCO, de la gendarmerie et de la DSGPP (protection présidentielle) se retrouvent tous mêlés à la gestion ce jour-là a causé des défaillances. En effet, la coordination n’était pas au rendez-vous. Par conséquent, il y avait des décisions anarchiques qui ont naturellement causé l’incompréhension et la pagaille. Cet aspect doit être revu pour que les prochains matchs se déroulent dans de meilleures conditions. Force est de constater que la numérisation des tickets doit être accompagnée par le recyclage de tous les agents concernés par l’orientation des supporters. La concertation reste la clé de la réussite et il y a le temps pour rectifier le tir avec un dispositif mieux étudié pour gagner en efficacité. <