Par Hamid Bellagha
L’année 2021 boucle sa rotation autour du Soleil. Comme celle de 2020, elle a été marquée, dominée et imprégnée par ce maudit virus qui a rebattu les cartes de tous les secteurs sociaux, économiques, cultuels et culturels.
Les efforts titanesques consentis par les scientifiques pour contrer la Covid-19 n’ont été qu’une sorte de moucharabieh qui cachait tout mais pas l’essentiel. Les différents vaccins établis en un temps record n’ont servi qu’à ralentir la vitesse de propagation du virus, mais pas l’anéantir. Des vaccins qui n’ont pas empêché le compteur relatif aux victimes du coronavirus de s’affoler, régulièrement, pour franchir bientôt la barre des 5,5 millions de morts.
Les scènes de désolation se sont multipliées de Sao Paulo à Mexico, en passant par New York, Bergame et New Delhi. Partout, la même consternation, la même impuissance face à un ennemi invisible. En face, les gestes banals qui consistaient à s’attabler à un restaurant, à serrer la main d’un proche, à flâner à travers les travées d’un souk, à se rendre à une fête, à encourager son équipe favorite, à embrasser, à étreindre, à toucher, à sourire, étaient soudain frappés du sceau de l’interdit.
Oui, même le sourire n’est plus là, bien dissimulé derrière ce fichu masque.
2020, c’était ça. 2021 aussi.
Les circonvolutions autour de la Kaaba sont devenues aussi rares que les pigeons qui ne la survolent pas. Le tombeau du Christ ne pouvait plus accueillir les fidèles pour s’imbiber des relents de la foi chrétienne. Le mur des lamentations n’a jamais aussi bien porté son nom. 2020, c’était ça. 2021 aussi.
Face à toutes ces prohibitions, ces craintes et ces expiations, on s’aperçoit, à travers toute la planète, que ce n’était pas mal avant. Que la routine qu’on maudissait chaque jour, que le travail qu’on abhorrait toujours, c’était finalement bien. C’était le top, le nirvana, l’éden, la jouissance extrême, une vie qui se déroulait sans doute, sans peur et sans menace funeste.
La vie pas aussi mal que ça, on pourrait la reprendre, touchons du bois mais désinfecté quand même, en 2022, selon les prémonitions des scientifiques et les promesses de l’OMS. Il paraît que le virus s’essouffle, qu’il n’en a plus pour longtemps, qu’il rendrait bientôt l’âme, des fois qu’il en aurait, une âme.
Alors, vive la vie d’avant avec ses ennuis, ses crasses, ses vilenies et ses mélancolies. 2022, ça sera peut-être ça, touchons encore une fois du bois aseptisé et, finalement, bonne année !