Par Bouzid Chalabi
En dépit d’une conjoncture défavorable des cours mondiaux du blé, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a lancé, lundi dernier, un avis d’appel d’offres pour l’achat de 50 000 tonnes d’origine facultative et livrable pour février 2022. C’est dire qu’à travers cet avis d’appel, l’Office n’a pas tardé à se projeter dans un nouveau programme d’achat de blé primaire (blé tendre et dur) après avoir finalisé son plan d’approvisionnement de 2021.
Une année marquée, particulièrement, faut-il le souligner, par l’arrivée du blé russe à la faveur de l’entrée en vigueur d’un nouveau dispositif dans le cahier des charges entre l’OAIC et le fournisseur. Un nouveau dispositif qui repose sur la hausse du taux de moisissure toléré à l’embarquement passant de 1 à 3%. Une condition que, jusqu’ici, les fournisseurs russes n’arrivaient pas à remplir et, du coup, ne pouvaient soumissionner aux avis d’appels de l’OAIC. Faut-il rappeler dans la foulée que la Russie lorgne le marché algérien depuis plusieurs années, avant d’y mettre le pied tout récemment avec une cargaison de 28 000 tonnes, la première, depuis plus de quatre ans. Pour l’heure, elle compte augmenter l’approvisionnement de l’Algérie jusqu’à 1 million de tonnes de blé au cours de la campagne de commercialisation 2021-22. «Même s’il s’agit de la seule expédition (de blé russe) vers l’Algérie cette saison, nous sommes convaincus que nous augmenterons considérablement les volumes d’exportation vers le pays, qui est l’un des 10 premiers acheteurs de céréales au monde, au cours de la saison 2021-22», expliquait à l’époque un fournisseur russe à l’agence Reuters.
Cela dit, et pour revenir au registre des importations de blé, cette année par l’Algérie, il y a lieu de souligner que les volumes ont été très importants en raison d’une campagne moissons-battage 2021 extrêmement dure due, surtout, à une pluviométrie pas très clémente. Par conséquent, la campagne s’est soldée par de faibles rendements, soit 4 millions de tonnes, en net recul des prévisions estimées à hauteur de 5 millions de tonnes. L’Algérie, qui prévoyait d’importer 6,7 millions de tonnes, a vite changé ses calculs et programmé un nouveau volume eu égard à cette nouvelle donne. Le Département américain de l’agriculture (USDA) a prévu, à l’époque, un volume global de 7,5 MT. Par voie de conséquence, c’est la facture d’importation qui a augmenté de près de 30%.