Par Bouzid Chalabi
Contrairement aux années précédentes où le consommateur s’est habitué à enregistrer une hausse subite et significative du prix du poulet sur les étals des marchands de volaille à la veille de la célébration de la fête religieuse de l’Achoura, cette année point d’envolée des prix. En effet, au niveau de nombreux marchés de proximité de la capitale, le kilogramme du poulet vidé est proposé depuis mardi dernier à hier samedi dans la fourchette de 280 à 290, voire 300 DA, alors que l’année dernière et à la même période de fête la barre des 350 DA mettait à rude épreuve les consommateurs.
Ainsi, la hausse n’est pas intervenue alors que la demande va visiblement s’amplifier aujourd’hui veille de l’Achoura comme lors d’autres fêtes religieuses. Comment expliquer cette stabilité alors qu’il n’y a même pas un mois, les aviculteurs avançaient à l’unanimité que le prix de la viande blanche fraîche allait grimper de façon exorbitante pouvant atteindre les 420 à 450 DA le kilogramme du poulet vidé invoquant comme motif essentiel la nette tendance à la hausse des cours des aliments spécifiques à l’élevage avicole, le prix du quintal passant de 4500 DA/quintal en début d’année à 7500 DA à l’arrivée de la saison estivale. Un scénario qui n’a pas eu lieu à ce jour. Cela veut-il dire que le prix de l’aliment a depuis baissé ? «Ce n’est nullement le cas», indiquent des aviculteurs rapprochés par Reporters ce week-end. Pour certains, «la stabilisation des prix à un moment de forte demande s’explique en grande partie par le fait que leur offre ne trouve pas preneur. Le gros des patrons d’unités d’abattage ne veut pas risquer un surplus en cette période de chaleur et éviter toute avarie de leur poulet. En clair pour cette catégorie professionnelle, l’hypothèse de constituer des stocks est à exclure afin de ne pas avoir affaire à de lourdes pertes financières conséquemment à l’avarie avancée chez les poulets.» Selon éleveur membre de bureau de la filière avicole, «en cette période de grosse chaleur et quand bien la demande est forte d’aucun des acteurs du circuit de la commercialisation n’ira faire dans la rétention afin de provoquer une surenchère sur la viande blanche. C’est pour eux trop risqué. La devise étant de vendre tout ce dont ils disposent comme poulet vidé dans les plus brefs délais. Et partant de se contenter d’une marge bénéficiaire plus ou moins acceptable en attendant que le mercure baisse».
En définitive, le marché de la volaille ne risque pas ces jours-ci de s’emballer.