Djilali Soufiane, président de Jil Jadid :
« Dans ce gouvernement, il y a du nouveau et de l’ancien, du bon et du moins bon. Ce gouvernement a remplacé celui de l’ex-président démissionnaire Bouteflika, mais il devra faire jonction avec une étape qu’impose l’après-Bouteflika jusqu’à l’établissement des réformes. Il faut dire aussi que cette mission des réformes n’incombe pas au nouveau gouvernement mais au président Tebboune, à travers le dialogue prévu avec les partis et la société politique, en général. Ce gouvernement aura seulement la mission d’exécuter. Après les élections législatives, il y aura un gouvernement qui exprimera la volonté du peuple, par contre, celui annoncé jeudi a pour mission de gérer les affaires courantes seulement jusqu’à l’élection d’un nouveau Parlement. »

Saïd Nefissi, Mouvement El Bina :
« Bien que nous n’ayons pas participé à ce gouvernement parce que le président Tebboune n’a pas pu satisfaire nos conditions, nous souhaitons au nouvel Exécutif toute la réussite du fait que l’Algérie se trouve en crise. Les conditions que nous avons posées sont liées à la vision et le parcours futur pour sortir de la crise, à l’instar de cet élément qui consiste à ce que le nouveau gouvernement adopte les options du mouvement populaire pacifique. Nous pensons aussi que le véritable gouvernement sera celui qui interviendra après les élections législatives. Nous considérons dans ce sens que le gouvernement annoncé aura pour mission de gérer la crise actuelle et nous allons l’aider comme on peut. Nous avons déjà dit que nous allons soutenir le gouvernement au nom de l’intérêt suprême du pays même si nous ne participons pas. »

Laïb Alaoua, Front El Moustakbal :
« Ce gouvernement paraît équilibré d’un point de vue politique et pour ce qui est des compétences technocrates aussi. Il faut lui donner une chance sans préjugés d’autant plus que la présidence de la République peut lui donner une mission de lancer le dialogue national. Il est certain que la présidence de la République détient un plan à cet effet.
Ce que je peux dire aussi sur ce gouvernement est qu’il contient des figures probes et compétentes. Pour ce qui est des figures qui ont été reconduites, il est sûr que cela s’est fait suite à des données bien précises. Pour notre parti politique, la présence de Bessma Azouar, députée et cadre du parti, nommée ministre des Relations avec le Parlement, constitue un début pour nous. Notre parti va continuer à jouer son rôle notamment avec le lancement prévu du dialogue national. »

Abdelhafidh Bagdali, vice-président du conseil consultatif d’Ennahdha :
« Quelle que soit la composante, il est difficile qu’elle puisse faire le consensus de tous les Algériens. Mais quoi qu’il en soit, la Constitution de 2016 donne les prérogatives au Président de choisir le gouvernement qui reste tout de même provisoire parce que le Président de la République a promis une réforme constitutionnelle qui va déterminer la nature du pouvoir. Il y aura d’abord des modifications sur les lois liées aux partis politiques et aux élections puis, il y aura des élections législatives anticipées qui déboucheront sur un nouveau Parlement qui, lui, aura cette mission des réformes constitutionnelles. Cela implique que ce gouvernement est chargé seulement de gérer les affaires des citoyens et de prendre en charge leurs problèmes dans la limite du possible. Après les législatives, il y aura un nouveau gouvernement qui doit être au diapason avec la composante du Parlement élu. La constitution de ce gouvernement est un cocktail dans lequel il a récupéré certaines personnalités qui ont travaillé avec lui. Du fait qu’il n’est pas totalement politique ni totalement technocrate, on peut le considérer comme un gouvernement hétéroclite. Il contient des technocrates, des politiciens et des académiciens et ce, avec une nette domination des universitaires, qui détiennent un niveau très considérable. Il y a aussi des jeunes comme l’avait déjà promis le président Tebboune. La seule critique que je peux émettre est liée au ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni qui a déjà émis par le passé des propos en faveur du président démissionnaire Bouteflika, sinon ce gouvernement est acceptable. »