La première mention de la cavalerie numide nous est faite par l’historien grec Polybe, lors de la première guerre punique en Sicile, sur un général carthaginois nommé Hannon, il cite : «Hannon, voyant les Romains affaiblis, épuisés par la famine et par les maladies qu’engendrait une atmosphère empestée, […] prit avec lui, outre cinquante éléphants, son armée entière, et se dépêcha de sortir d’Héraclée. Il donna ordre aux cavaliers numides de pousser en avant, d’approcher le plus possible du retranchement des ennemis, de chercher à exciter par leurs provocations la cavalerie romaine, puis de battre en retraite jusqu’à ce qu’ils l’eussent rejoint». C’est la première mention que nous avons de l’utilisation des cavaliers numides par Carthage et, également, de leurs tactiques dans les batailles.
Sur leurs chevaux Barbes, les cavaliers numides furent présents dans tous les affrontements importants des trois Guerres puniques jusqu’à la défaite finale de Carthage (…). Ils furent utilisés massivement par Hannibal, général carthaginois, qui parvint à aligner plus de 4 000 de ces cavaliers à Cannes (région des Pouilles, dans le Sud-Est de l’Italie)
L’historien romain Tite-Live, quant à lui, rapporte que les cavaliers numides «emportaient deux chevaux et qu’ils sautaient du cheval fatigué à celui qui était frais, très souvent au moment le plus acharné de l’échauffourée. Coureurs instinctifs, ils étaient réputés pour ne pas utiliser de selle ou de rênes. Guidant leurs chevaux avec la pression de leurs jambes, ils utilisaient seulement une baguette pour les diriger et manœuvraient avec la grâce d’un vol d’oiseaux». Toutefois, le géographe grec Strabon affirme qu’ils passaient des cordes autour du cou du cheval, en guise de rênes : «…là galopent librement les cavaliers numides, sur leurs chevaux sans rênes qu’ils font obéir avec une baguette souple, aussi efficace qu’un mors, et dont ils jouent entre les oreilles de leurs montures».
Les auxiliaires maures de la Colonne Trajane ainsi que les peintures murales de la région du Tassili N’Ajjer confirment d’ailleurs l’usage d’une simple corde attachée à la tête du cheval sans mors dans la bouche, ce qui leur valut de la part des Romains l’expression «sine frenis» (sans mors).