Cette année, il est indéniable que les populations feront face à un été très difficile à supporter. Et pour cause. Une entrée fracassante de la canicule, conjuguée à une grave pénurie d’eau potable. Et quand on sait qu’une période de canicule prolongée engendre une forte demande du précieux liquide, alors que l’offre est très en deçà, il faudra donc s’attendre à des situations de tensions.

Par Bouzid Chalabi
Il faut dire que l’arrivée précoce de la période des grandes chaleurs a fini par rendre des plus pessimistes des milliers de personnes, déjà en proie depuis quelques semaines à une raréfaction criante de l’eau dans leur robinet. Certes des épisodes de moindre canicule vont intervenir mais, en revanche, la tension sur l’alimentation en eau potable (AEP) des villes du pays va s’installer dans la durée faute de ressources nécessaires, du moins jusqu’à la mi-automne avec l’arrivée des premières pluies. Des précipitations susceptibles de relever les niveaux des barrages, mais à la condition qu’elles (les pluies d’automne) soient au rendez-vous et en abondance, sinon c’est le pire des scénarios qui nous attend. Pour l’heure, il est fort probable que la distribution de l’eau potable aux populations va aller en s’amenuisant dans la durée et dans le débit, dès lors où dans de nombreux barrages du Centre et de l’Ouest du pays la cote d’alerte du faible niveau d’eau conventionnel est atteinte. Et quand on sait que ces barrages assurent à hauteur de 60% l’alimentation en eau des populations, les institutions chargées de l’AEP vont devoir s’ingénier à élaborer des plans d’urgence qui puissent pour le moins répondre en partie aux besoins de milliers de foyers et autres structures d’accueil de personnes. Autrement dit, c’est un véritable casse-tête que doit résoudre l’Algérienne des eaux (ADE) et ce sera encore plus difficile pour la Société des eaux et des assainissements d’Alger (Seaal) chargée d’assurer l’AEP des wilayas d’Alger et de Tipasa, soit les besoins d’une population estimée à près de 10 millions de personnes. A propos de la Seaal, il y a lieu de savoir que dans un premier temps elle a élaboré un nouveau programme de distribution dans le cadre d’un plan d’urgence. Mais faut-il savoir que le nouveau programme a vite montré ses limites car marqué par des irrégularités et des inefficiences que n’ont pas manqué de dénoncer les habitants de nombreux quartiers du Grand-Alger à travers des mouvements de protestations enclenchés sur la voie publique et ainsi transmettre aux responsables de l’AEP tout leur désenchantement vis-à-vis du nouveau programme de distribution. Ainsi devant la pression de la rue, la Seaal a initié un nouveau plan d’action dans l’objectif d’assurer une meilleure et équitable distribution. Mais…
La Seaal pourra-t-elle relever le défi ? On le saura dans quelques semaines, mais d’ici-là, la population a commencé à se mettre à l’abri. Preuve en est. Bidons et citernes se vendent ces derniers jours comme des petits pains. En définitive, le système D est en place dans des milliers de foyers.