Le début de cette nouvelle année 2022 est marqué par l’augmentation des contaminations au virus de la Covid qui connaît un nouveau rebond avec la propagation du variant Omicron qui est très contagieux.

Par Sihem Bounabi
Face à cette situation épidémiologique, les autorités ont récemment serré la vis avec la stricte application des mesures barrières et l’annonce de l’obligation d’un pass vaccinal pour l’entrée ou sortie du territoire ainsi que l’accès à certains lieux et espaces.
Malgré ce contexte sur le terrain, la campagne de vaccination contre la Covid tarde à trouver un bon écho auprès des Algériens qui sont toujours réticents même si une légère affluence est enregistrée. Dr Youcef Boudjelal, microbiologiste et secrétaire général du Syndicat autonome des biologistes de la santé publique (SABSP), déclare à ce propos : «Certes, il y a une légère différence par rapport aux semaines dernières avec une faible augmentation du nombre de personnes qui viennent se faire vacciner. Mais on s’attendait à une plus grande affluence avec la propagation du nouveau variant Omicron et les annonces du gouvernement pour l’instauration du pass vaccinal». Toutefois, il confie que dans le contexte de la situation épidémiologique actuelle, il est préférable pour ceux qui doivent se faire vacciner pour la première fois de patienter.
Il explique à ce sujet qu’il «est préférable pour les personnes qui ne se sont jamais fait vacciner contre la Covid d’éviter de le faire maintenant car c’est une période où il y a une forte augmentation de facilité de contamination et un taux très élevé de propagation du virus parmi les citoyens».
Ainsi, le micro biologiste, citant de récentes études d’experts qui préconisent de vacciner pour la première fois en période d’accalmie, où il ya une certaine stabilité épidémiologique, précise que malgré l’application d’un protocole sanitaire au niveau des centres de vaccination, du fait où il y un grand nombre de personnes rassemblées dans un même lieu, il y a toujours un risque pour la personne qui vient se faire vacciner pour la première fois de se faire contaminer.
Dr Youcef Boudjelal précise également que «sachant que la première dose a seulement une efficacité de 30%, il y a un fort risque que celui qui est venu se faire vacciner attrape la Covid. Même avec une première dose de vaccin, il ne serait pas entièrement protégé car il n’a pas encore développé une immunité post vaccinale».
De ce fait, il conseille aux personnes qui ne se sont jamais fait vacciner de redoubler de vigilance durant cette période en évitant les lieux publics clos, en portant le masque et en respectant la distanciation physique en cas de déplacement ainsi que le lavage fréquent des mains. Des mesures cruciales jusqu’à ce que la courbe des contaminations s’inverse et, ensuite, se faire rapidement vacciner lors de la prochaine accalmie.
Par contre, pour les personnes qui ont déjà reçu une première dose, il est fortement conseillé d’aller se faire vacciner la deuxième dose et même la troisième dose de vaccin contre la Covid. Cela permet une meilleure couverture immunitaire et ainsi renforce les défenses du corps contre les risques de contamination et surtout de complications et des formes graves de la maladie.
Par ailleurs, le même constat de la stagnation de la campagne de vaccination au niveau des pharmacies où pourtant les conditions sont meilleures pour éviter un encombrement de personnes se présentant pour la vaccination contre la Covid-19.
Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), confie que «sincèrement, l’affluence des personnes pour se faire vacciner contre la Covid est très timide. C’est vraiment de l’inconscience de ne pas se vacciner d’autant plus que c’est la meilleure manière de se protéger en cas d’atteinte ou exposition à la Covid.
Il tient également à rappeler que dans le contexte actuel de la propagation du variant Omicron, une note officielle du ministère de la Santé, datée du 26 décembre dernier, préconise l’inoculation de la 3e dose contre la Covid quatre mois après la deuxième dose. Il ajoute également concernant cette 3e dose qu’il est préférable que «le vaccin soit différent des deux premières doses afin de garantir une plus grande couverture immunitaire».
Le président du Snapo souligne l’importance de cette 3e dose de vaccin du fait que les récentes études ont démontré que quelques mois après l’inoculation de la deuxième dose la protection immunitaire diminue et qu’il y a lieu de la renforcer par une troisième.
Concluant que dans le «monde entier, aujourd’hui, il est de plus en plus préconisé de faire une 3e dose de vaccin Covid d’autant plus que des études récentes ont démontré qu’elle protégerait mieux contre le nouveau variant Omicron tout en protégeant contre le variant Delta qui est toujours fortement présent en Algérie».