Par Hamid Bellagha
A situation exceptionnelle, mesures et décisions exceptionnelles. C’est du moins la conduite à tenir dans certaines urgences. Malheureusement, la Covid-19 en est une, sérieuse, qui sévit depuis plusieurs mois, mais contre laquelle il n’y a eu qu’une tiédeur décisionnelle.
Si la cacophonie mondiale qui a accompagné les premiers mois de l’apparition du virus est à verser au compte «perte et profit », force est de reconnaître que les leçons du passé ne sont pas quasiment assimilées. Omicron avait prévenu, dès son débarquement, de sa multiplication exponentielle, ce qui a fait prendre à l’exécutif des décisions idoines de contrer selon leurs initiateurs. Les lits, quoique légèrement saturés, ne posent pas réellement problème, alors que l’oxygène ne pose plus l’embarras qui était le sien en juillet 2021. Néanmoins le casse-tête de l’approvisionnement des officines en «traitement » de la Covid repose encore complication.
Le citoyen, sans passer par la case médecin, s’est improvisé souscripteur de médicaments et se délivre des ordonnances invisibles que le pharmacien ne demandera jamais. Et c’est de nouveau la ruée sur l’Azithromycine, le Paracétamol, le Lovenox et autres compléments alimentaires. La machine à distribuer un traitement anti-covid qui n’existe pas se remet en branle et les distributeurs reprennent la vente concomitante que l’on croyait réservée uniquement à l’huile de table. Un comportement antisocial aussi bien de la part des distributeurs, des pharmaciens que et surtout des «consommateurs ». Car si un contaminé s’autoprescrit deux boîtes d’antibiotiques, de Paracétamol, de Lovenox et de compléments alimentaires, ce ne seront pas les 600 000 boîtes de l’anticoagulant par jour, promises par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, qui vont combler le fossé entre une offre rachitique et une demande gargantuesque, le tout enveloppé dans des comportements qui frisent la malhonnêteté et l’hystérie collective des plus de 2 000 contaminés par jour, officiellement.
Le ministère de la Santé n’ayant apparemment aucune stratégie nouvelle anti-Covid s’accroche à la fermeture des établissements scolaires, les mesures barrières que personne ne respecte, un nouvel appel aux imams pour titiller la fibre religieuse des agnostiques vaccinaux, et un énième appel aux antivax et aux «distraits » pour aller se faire vacciner. Rien que des invitations, aucune obligation, pour une fête virale qu’Omicron promet de prolonger, face à une ixième campagne vaccinale…
On stagne, on n’avance pas, on recule, on cafouille, on hésite, alors que le descendant du virus de Wuhan fait des ravages dans une population primo vaccinée à 13 % seulement, feignant d’ignorer que la vaccination est continûment une question de vie ou de mort