Alors que le monde entier est à la quête de moyens financiers en vue d’arrêter la propagation du coronavirus, l’administration américaine vient de se « distinguer » par une décision des plus incompréhensibles. Le 26 mars dernier, le département de la Justice des États-Unis a ainsi annoncé que le président du Venezuela Nicolas Maduro et les hauts fonctionnaires du pays ont été inculpés pour des accusations de narco-terrorisme et de blanchiment. L’arrogance yankee au rendez-vous, la tête du successeur du défunt Hugo Chavez est mise à 15 millions de dollars. Rien que ça !

Les américains mettent ainsi une autre pression sur le Venezuela, un pays qui subit de plein fouet le coronavirus, alors qu’il est sous embargo US depuis plusieurs années déjà. Cet acharnement n’est ni le premier, ni le dernier. Il y a un mois déjà, l’administration de Trump s’était également distinguée par une autre forme de « Hogra ».  Sur un autre pays, dans lequel la pandémie actuelle fait des ravages, l’Iran (près de 2800 morts, victimes du coronavirus). Les américains ont décidé du renforcement des sanctions, rendant impossible l’importation par les perses de l’équipement médical dont ils ont besoin d’urgence pour lutter contre la pandémie. Impitoyable et inadmissible.  Un acharnement que même le New York Times (connu pour ses positions va-t-en guerre quand il s’agit de l’Iran) n’a pas pu se « retenir ».  Il y a cinq jours, le 25 mars dernier, le quotidien américain titrait “Cette crise du coronavirus est le moment pour alléger les sanctions contre l’Iran”.  

L’article du New York Times (NYT) du 25 mars dernier

Ce soutien inattendu (et sans aucun doute bref) du NYT vient rappeler le travail acharné, depuis plusieurs années, de deux autres personnalité d’envergure internationales. La première est l’américain Alfred De Zayas, expert indépendant de l’ONU pour un ordre démocratique égalitaire. Il a toujours critiqué, avec véhémence les sanctions unilatérales américaines contre le Venezuela, et l’Iran.  L’autre personnalité est algérienne. Idriss Jazairy, dont le décès, le 27 février dernier, est passé presque inaperçu en Algérie alors que sa disparition a suscité plusieurs réactions à travers le monde.

L’intervention (en anglais) du défunt Idriss Jazairy sur RT (5 août 2019)

Le très respecté et expérimenté diplomate qu’il a été, s’était distingué par, entre autres, le déploiement d’efforts incessants sur la scène internationale, pour aider les pays victimes des sanctions américaines. En tant que rapporteur spécial de l’ONU sur les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales dans le domaine des droits de l’Homme, Idriss Jazairy a toujours affirmé que les premières victimes sont toujours les peuples. Il rappelait que les restrictions économiques ne peuvent engendrer que des catastrophes humanitaires de grandes proportions et que c’est les populations qui en sont les grandes victimes. Le coronavirus est venu lui donner raison.

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