Quatorze civils, essentiellement des collégiens, ont été tués samedi dans une attaque dans le nord du Burkina Faso. Selon des sources sécuritaires locales, un car transportant principalement des collégiens a sauté sur un engin explosif improvisé sur une route du nord-ouest du Burkina, près de la frontière malienne. « Un véhicule de transport en commun a sauté sur un engin artisanal ce matin sur l’axe Toeni-Tougan (province du Sourou). Le bilan provisoire est de 14 morts et quatre blessés graves qui ont été pris en charge », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
Synthèse de Salim Benour
« L’attaque a eu lieu aux environs de 09h00 (locales et GMT) et les missions de sécurisation et de secours ont été aussitôt déployées sur les lieux », a précisé la même source. « Les victimes sont essentiellement des élèves qui regagnaient leur localité d’études après avoir passé les fêtes de fin d’année en famille », a expliqué une autre source sécuritaire, confirmant le « bilan provisoire ».
Cette nouvelle tuerie de civils survient onze jours après le massacre d’Arbinda (nord), la veille de Noël. 35 civils, dont 31 femmes, avaient été tués, ainsi que sept militaires, lors de l’attaque de la base militaire puis de la ville.
Les Burkinabè avaient suivi 48 heures de deuil national en hommage aux victimes de cette attaque, la pire qu’a connue le pays depuis le début des violences djihadistes il y a cinq ans. Samedi, l’état-major général des armées burkinabè a par ailleurs fait cas d’une attaque contre une unité de gendarmerie à Inata (nord) survenu « vendredi 3 janvier, vers 05h00 du matin ». « Faisant preuve d’un sang-froid et d’une réactivité exemplaires, les éléments ont réussi à mettre en échec les assaillants. Le bilan fait état d’une dizaine de terroristes neutralisés » , indique un communiqué. « De l’armement, des munitions et divers matériels, dont des stupéfiants, ont également été récupérés ». Comme ses voisins sahéliens le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté à des attaques djihadistes qui ont fait environ 750 morts et 560.000 déplacés depuis 2015.
Le Nord et l’Est sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises. Les attaques avec des engins artisanaux, débutées en août 2018, se sont multipliées depuis, faisant de nombreuses victimes. Les attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés djihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.
Cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.<