L’Afrique du Sud a pris hier la présidence tournante des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), succédant ainsi à la Chine. Lors de la présidence tournante des Brics, qu’elle assure en 2023, l’Afrique du Sud veut contribuer à former de nouveaux mécanismes de prise de décisions au sein des organisations internationales.
Par Feriel Nourine
L’Afrique du Sud envisage de maintenir le travail « efficace » de ce groupe avec comme priorité le renforcement de la coopération économique, politique, sociale et culturelle des pays membres.
La ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor, a déclaré qu’en tant que présidente des Brics, l’Afrique du Sud envisage d’assurer la direction stratégique du groupe en coopération étroite avec les autres membres, de définir ensemble avec eux l’ordre du jour et les priorités.
Pour le Président sud-africain Cyril Ramaphosa, le groupe composé du Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud doit jouer un rôle important dans la création au sein de l’ONU et d’autres organisations internationales de nouveaux mécanismes d’élaboration et d’adoption des décisions en vue d’instaurer un ordre mondial plus inclusif, plus juste et plus stable, ajoute la même source.
Les Brics doivent donc se mettre à la tête du processus de réforme de l’architecture internationale dans l’intérêt de la majorité des pays du monde, a souligné M. Ramphosa.
Dans cette perspective, des pourparlers sur un éventuel élargissement des Brics pourraient avoir lieu dans les mois qui viennent, et l’Algérie, l’Argentine et l’Iran ont déjà adressé des demandes d’adhésion, alors que l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Egypte ont manifesté leur intérêt en ce sens.
Concernant le cas de l’Algérie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a indiqué, il y a quelques jours, que l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion aux Brics soulignant que ce processus exigeait une poursuite des efforts dans les domaines de l’investissement et du développement économique et humain, d’une part, et de passer à des niveaux supérieurs d’exportation, d’autre part.
Lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias, M. Tebboune a affirmé que l’augmentation de la valeur des exportations hors hydrocarbures n’est plus un simple slogan, mais une réalité sur le terrain, relevant l’effort consenti par la Société algérienne des foires et exportations, Safex, pour organiser des expositions de produits nationaux dans certains pays africains en attendant leur généralisation vers d’autres pays. « C’est lorsque notre produit intérieur brut (PIB) dépassera les 200 mds usd, que nous pourrons dire que nous sommes proches des Brics», a poursuivi le Chef de l’Etat.
S’agissant de la position des membres de l’organisation vis-à-vis de la candidature de l’Algérie, le président Tebboune a affirmé que la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont accueilli favorablement cette démarche, ajoutant que le travail se poursuivait pour la concrétiser avant la fin de l’année 2023 et ce, à travers la présence officielle de l’Algérie à sa réunion.
L’adhésion de l’Algérie aux Brics ouvrira des perspectives prometteuses à l’investissement dans le pays et au partenariat dans les différents domaines économiques, notamment les mines et les infrastructures, a estimé le président Tebboune, soulignant que les Brics constituent une «base économique solide».
Avant les précisions apportées par le chef de l’Etat, l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Leila Zerrougui, avait fait savoir qu’après avoir exprimé sa volonté de rejoindre les Brics, et formulé une demande officielle en ce sens, l’Algérie attend que ce groupe définisse les critères d’adhésion, en juin prochain. n