Ce qui se passe actuellement, et depuis l’annonce de l’organisation des élections législatives, ressemble à s’y méprendre à du «déjà-vu». L’Algérie est-elle condamnée à subir éternellement les mêmes mésaventures ! Comment ne pas penser au film «Un jour sans fin» dans lequel Bill Murray (alias Phil Connors), embourbé dans une boucle temporelle, se retrouvait forcé à revivre indéfiniment la même journée ! Le post-vote donnait déjà l’impression de revivre les mêmes campagnes électorales de la période bouteflikienne, et même celles d’avant. Le folklore étant omniprésent, et les débats quasi-absents, quasiment rien n’indiquait que quelque chose avait changé. Il faut ajouter à cela, le front du boycott qui a toujours existé et qui n’a pas dérogé, cette fois encore, à cette règle. Il y a après le jour J, avec la même ambiance d’avant, accusations de fraudes et tout le tralala qui lui colle. Et depuis, c’est encore une fois le flou, les tergiversations et les déclarations intempestives, de part et d’autres. Des résultats en mode «attente», une conférence de presse de l’ANIE (Autorité nationale indépendante des élections) qui se faisait attendre, et des partis politiques qui s’autoproclament vainqueurs. Et bien d’autres incongruités qui s’amoncellent au fil des jours et des heures. Sans oublier également l’émergence, dans le lexique électoral made in dz, du terme «moyenne», alors que tout le monde attendait le taux de participation.
Le «déjà-vu» ne pouvait, évidemment, pas s’arrêter à cela. Voilà que les tendances officieuses, partagées par les réseaux sociaux, sont quasiment un remake des précédentes élections. L’élection du 12 juin serait donc sur le point de «pondre» une majorité à la sauce «Alliance présidentielle» de l’ancien régime ! Si ça se confirme, ce serait avant tout une grande défaite pour tous les Algériens, quel que soit leur bord. Ceux qui avaient vraiment cru, le 22 février 2019, n’auront qu’à déchanter. De petits vainqueurs, mais de très nombreux vaincus.
Peut-être que les résultats officiels ne vont pas confirmer ces «spéculations», et que la nouvelle configuration de l’Assemblée sera toute autre. Mais, encore une fois, c’est une énième preuve que les adeptes du «non-changement» sont toujours là, brouillons et bruyants.
Un tableau loin d’être reluisant. Toutefois, la fatalité n’a pas à être évoquée. Même si ce que subit l’Algérie a été écrit quelque part, l’encre aurait dû séché depuis longtemps. Il suffit d’utiliser un nouveau stylo, sur une nouvelle feuille. Oui, il faut toujours garder espoir. La sinistrose n’a pas à s’imposer à tous.