Les deux navires de fret maritime, le «Constantine» et le «Titteri», du groupe public transport maritime (GATMA) regroupant la Cnan Nord et la Cnan Med, immobilisés respectivement dans les ports d’Anvers et de Marseille, ne sont pas prêts de lever l’ancre. En effet, selon notre source, cadre au sein de la compagnie et qui a tenu à garder l’anonymat, «Gatma n’est pas en mesure dans l’immédiat d’honorer ses créances auprès d’opérateurs».
«Et comment GATMA pourrait le faire tant la compagnie est en proie à une grave crise financière, engendrée par de lourdes charges dues à l’entretien de ses navires et une lourde masse salariale de l’ensemble du personnel naviguant et autres». Et de nous indiquer: «Aux sommes dues, il faudra ajouter les pénalités d’accostage, à savoir 9 000 euros par jour. Quand on sait que l’un des navires est bloqué depuis le 2 décembre et l’autre le 22 décembre, on déduit facilement la faramineuse somme que devra verser la compagnie aux autorités portuaires d’Anvers et de Marseille. Un autre casse-tête pour la compagnie». Ce dernier espère que la banque publique, où GATMA est domicilié, s‘attèle à prendre en charge nos créances et de manière accélérée, afin de libérer les deux navires et également de freiner le manque à gagner. En clair, «la procédure de paiement des créances doit être rapide», a-t-il lâché.
Il y a lieu de savoir que le directeur général de GATMA, Smaïn Larbi Ghomri, a expliqué, dans une déclaration l’APS, jeudi dernier, que le blocage des deux navires est «dû à une créance maritime en cours de paiement actuellement via le circuit bancaire public». Précisant : «C’est une pratique courante pour tous types de compagnies maritimes à travers le monde qui doivent s’acquitter d’une créance auprès d’un port étranger ou un fournisseur dans les limites des modalités de paiement». Comme le directeur général a tenu à préciser que «les procédures bancaires sont administratives et donc un peu lentes compte tenu du contexte actuel. Nous sommes dans l’attente de l’accord de la Banque pour la finalisation des procédures de paiement de la créance envers l’opérateur économique étranger». Pour rappel, le navire «Constantine» est bloqué au port d’Anvers en Belgique depuis le 20 décembre, car la Cnan Nord a omis, depuis des mois, d’honorer une facture de 350 000 euros à un fournisseur belge de lubrifiants.
Ce dernier a été contraint de saisir la justice qui a ordonné la saisie, à titre conservatoire, du navire algérien. Concernant le «Titteri», il est en panne à Marseille depuis le 2 décembre dernier et dont le séjour risque de s’allonger encore par suite d’avaries dans les moteurs, alors que ce navire a été acheté en 2016. Mais la raison initiale de son blocage est due à un différend entre le propriétaire du navire, Cnan Med, et son consignataire officiel, Nashco. Cette filiale du groupe maritime n’est plus en mesure d’assurer certains services, en raison notamment de ses difficultés financières.
Du coup, Nashco a refusé d’alimenter le bateau en fioul. Et par voie de conséquence, Cnan Med a dû recourir aux services d’un privé, Petrogel, pour approvisionner son bateau en carburant.
Notons enfin que la Cnan Nord a décidé de dépêcher dimanche dernier le navire «Kherrata» au port d’Anvers pour transborder la marchandise se trouvant sur le «Constantine» et l’acheminer vers l’Algérie.<