Signée jeudi par le président de la République, la loi de finances 2022 a fait l’objet d’une conférence de presse, animée le même jour parvle Premier ministre.
Par Feriel Nourine
A la veille de son entrée en vigueur, le texte de loi a été revisité à travers ses grandes lignes par Aïmene Benabderrahmane. Ce dernier a mis en avant les réformes qu’il a introduites, à commencer par le dossier de la fiscalité, ouverte désormais à «une justice fiscale» et un «élargissement de l’assiette fiscale», a-t-il souligné, qualifiant les mesures contenues dans la dernière LF de «révolution» en matière de réformes. Ces réformes serviront à améliorer le pouvoir d’achat et à promouvoir l’investissement, a expliqué le Premier ministre, ministre des Finances.
Parmi les mesures qui vont être versées au compte du pouvoir d’achat, M. Benabderrahmane a cité la révision du point indiciaire des salaires à partir du deuxième semestre 2022. Celle-ci se fera au second semestre de l’année qui commence, a-t-il annoncé, ajoutant que la LF prévoyait d’autres mesures fiscales visant à améliorer le pouvoir d’achat, dont l’allègement de la charge fiscale dans le cadre de la révision du barème de l’impôt sur les salaires.
Dans le même chapitre, l’intervenant a évoqué l’allocation chômage créée en vertu de ce texte et qui devra entrer en vigueur courant 2022.
Concernant le dossier de l’investissement, qui occupe le devant de la scène politico-économique du pays, ces dernières semaines, M. Benabderrahmane a rappelé aux journalistes que le projet de nouvelle loi y afférent sera présenté «prochainement» en Conseil des ministres. Ce «prochainement» devrait sans doute ne pas tarder à avoir lieu, au vu de l’importance que revêt ce projet pour les opérateurs économiques qui n’ont que trop pâti d’un climat d’affaires miné d’obstacles à leurs ambitions d’investir. Pour rappel, son contenu a été examiné il y a une dizaine de jours en réunion du gouvernement. Il «vise la mise en place d’un cadre juridique favorable à la relance de l’investissement productif des biens et services, la facilitation et la simplification des procédures administratives liées à l’acte d’investir», avait indiqué un communiqué du Premier ministère.
C’est d’ailleurs par ce type de facilitation que pourrait être mise en branle une relance économique réelle et durable. Ceci d’autant que Aïmene Benabderrahmane a mentionné que le Gouvernement entendait doubler le volume du produit intérieur à l’horizon 2024 et réaliser un équilibre budgétaire durant la même période. A ce propos, il a souligné que le plan de relance économique est basé sur «une approche inclusive permettant à l’Algérie d’exploiter tous les vecteurs économiques à l’image de l’agriculture, l’industrie, la pêche, les mines et autres en vue d’atteindre les objectifs tracés dans le programme du Président de la République. Des vecteurs qui ont besoin d’un climat d’affaires affranchi des pratiques bureaucratiques qui le gangrènent de sorte à réhabiliter l’acte d’investir dans ses droits, faut-il insister.
En attendant que les mesures de la LF 2022 réalisent la «révolution» qu’il a évoquée, le Premier ministre a saisi l’opportunité de la dernière conférence de l’année 2021 pour livrer quelques satisfécits chiffrés sur cet exercice vécu sous l’impact de la pandémie de la Covid-19. Cependant, l’Algérie «n’a pas renoncé à sa politique de subvention et ses engagements sociaux», a-t-il souligné une nouvelle fois. Dans la même logique, il dira que le Gouvernement a alloué, au titre de la LF 2022, une enveloppe de «plus de 1 941 mds DA, soit près de 17 mds USD, pour la subvention sociale au profit de toutes les franges de la société algérienne sans exclusive».
Il met ce budget sur le compte du «rôle social de l’Etat consacré dans la déclaration du 1er novembre 1954», soulignant que dans «la politique de l’Etat algérien, la subvention sociale est une ligne rouge à ne pas franchir».
Autres sources de satisfaction en 2021, mises en exergue par le même responsable, le taux de croissance de l’économie nationale qui a atteint 4,1% ou encore la réduction de la facture des importations, chiffrée à 33,8 milliards usd à la première semaine de décembre. «Nous avons réussi à réduire la facture des importations qui a atteint, à la fin de la première semaine du mois de décembre en cours, 33,8 milliards USD et ce, en dépit des prévisions de certaines institutions internationales qui tablaient sur un montant de 50 milliards USD». Référence faite, bien sûr, à la Banque mondiale et son tout frais rapport assimilé à «une tentative de déstabilisation de l’Algérie».
«La situation financière et économique s’améliore d’une manière plus que positive et ce grâce aux mesures prises par l’Etat», a assuré le Premier ministre et également argentier du pays. Une amélioration qui se vérifie en outre sur la balance commerciale et son excédent de 1,4 milliard usd au 30 novembre, s’est-il encore réjoui. n