Dans moins d’une semaine, les candidats du Brevet d’enseignement moyen (BEM) session 2022 connaîtront les résultats. Ils seront proclamés le 30 juin, mais, selon le secrétaire général du Satef, les résultats pourraient être affichés dès le 27 juin, car plusieurs centres d’examens ont déjà clôturé la troisième phase de correction.

PAR MILINA KOUACI
Cette année, 738 866 candidats ont subi l’épreuve du BEM pour pouvoir accéder au cycle secondaire. Selon des enseignants correcteurs, les élèves ont obtenu des notes en dessous de la moyenne en sciences naturelles, physique, mathématiques et français.
Pour preuve, le barème de notation du sujet de science expérimentale a été modifié suite aux mauvaises notes des élèves, indique le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura. Un deuxième barème a été, en effet, soumis aux correcteurs pour relever les notes des élèves, souligne M. Amoura. « Dans les matières de réflexion scientifique et de logique, les élèves ont obtenu de mauvaises notes », regrette notre interlocuteur, qui renvoie ce phénomène aux méthodes d’enseignement et aussi au volume horaire accordé à ces matières. A titre d’exemple, le volume horaire accordé au collège aux matières de physique et de sciences est de deux heures par semaine pour chaque matière, appelant ainsi à augmenter le coefficient et le volume horaire des deux matières.
Cependant, il estime que le taux de réussite dépassera les 60%. Ce dernier est persuadé que le taux de réussite dans les examens nationaux « ne reflète pas le niveau de l’Ecole algérienne », reprochant à certains directeurs de gonfler les notes des élèves. D’ailleurs, le ministre a annoncé son intention de réviser à la baisse le coefficient de la moyenne, actuellement de 2, pour éviter de gonfler les notes dans les établissements scolaires. Mais pour Boualem Amoura, il est impératif de réformer le système éducatif, à commencer par le cycle primaire.

Eviter la surcharge des classes à la prochaine rentrée
Pour ce qui est de la rentrée scolaire, le ministre de l’Education nationale a annoncé la réception, à la rentrée scolaire 2022/2023, de 413 écoles au niveau national et ce, lors d’une réunion conjointe avec le directeur de l’Habitat, mardi dernier. Il s’agit de 268 écoles primaires, 85 collèges et 60 lycées. En sus des écoles, le ministre a annoncé la réception de 587 cantines scolaires. Néanmoins, Boualem Amoura estime que le problème de surcharge des classes s’accentuera à la prochaine rentrée si les pouvoirs publics ne construisent pas suffisamment d’écoles et ne mettent pas à la disposition de ce secteur stratégique les moyens didactiques dont il a besoin. « Un nombre conséquent d’écoles sont en situation de surcharge scolaire », dit M. Amoura, qui insiste sur l’importance « d’accélérer » le rythme de réalisation des écoles et d’ouvrir des postes budgétaires pour le recrutement des enseignants.
Depuis deux années, le ministère adopte un mode d’enseignement par alternance de groupes pour l’application du protocole sanitaire, mais nous nous sommes retrouvés, cette année, avec des groupes de 25 à 30 élèves par classe. « En jumelant les deux groupes, nous aurons une classe de 60 élèves », prévient le syndicaliste. Pour lui, la surcharge des classes et le manque d’infrastructures ont toujours constitué une « entrave » à l’assimilation des cours. Dans le même contexte, il estime qu’il est « insensé » de reconduire l’enseignement par alternance de groupe qui, à ses yeux, a « démontré ses limites ». « Les raisons qui ont conduit à l’enseignement par répartition de groupe ne sont plus d’actualité. Même en temps de crise sanitaire, les citoyens n’observaient pas les mesures barrières », clame M. Amoura.

Réunion des syndicats de la Fonction publique
Une vingtaine de syndicats de la Fonction publique devrait se réunir dans quelques jours. Les syndicats, qui avaient organisé une grève les 26 et 27 avril, ont décidé lors d’une réunion d’évaluation, tenue en mai dernier, de surseoir à toute action de protestation jusqu’à la prochaine rentrée sociale. Ils avaient convenu, en parallèle, de remettre en juin une lettre au président de la République afin de lui demander d’avancer à septembre les délais de mise en œuvre de l’augmentation salariale, prévue pour janvier 2023, mais ça n’a pas été fait. Dans le secteur de l’Education, les syndicats étaient pris par les examens du 3e trimestre et de fin d’année. Avec la clôture des corrections des copies du BEM et celle du bac, au plus tard dimanche, ils devraient se réunir dans quelques jours pour débattre des questions d’actualités. Pour rappel, les syndicats demandent l’amélioration du pouvoir d’achat. Le président de la République a, de son côté, réitéré son engagement à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et assuré que l’Etat mobilisera pour cela toutes les ressources possibles. Abdelmadjid Tebboune s’était, en effet, engagé, le 23 avril dernier, à revoir à la hausse les salaires et l’allocation chômage à partir de janvier 2023, après les résultats définitifs des recettes de l’exercice en cours. <