Par Mohamed Touileb
Hier, en conférence de presse d’avant Algérie – Sierra Leone, Djamel Belmadi est, contrairement à l’accoutumée, passé à côté de l’oral parfait. En effet, il y avait une vraie fausse note à relever. Questionné en arabe, le sélectionneur de l’équipe nationale a demandé à son interlocuteur s’il devait lui répondre dans cette même langue ou en français. Et c’est à ce moment-là que l’officier médias de la CAF, Ibrahim Diarra (Ghana), lui a indiqué qu’il devait s’exprimer uniquement dans la langue de Molière ou en anglais. Etonnement, le coach de l’EN s’y est plié. Sans contester. Pourtant, à la CAF, l’arabe fait partie des cinq langues acceptées.
Là, on va rembobiner et rejouer la séquence avec le Belmadi qui a l’habitude de répliquer avec plus de consistance et dans une rhétorique qui frôle l’excellence. «Monsieur, je dois d’abord vous préciser que la langue arabe est officielle dans mon pays. Il y a mes compatriotes qui sont en train de suivre cette conférence de presse. Et certains ne comprennent pas le français. Encore moins l’anglais», rétorquerait l’ancien entraîneur d’Al-Duhail SC.
Sur sa lancée, il ajouterait : «Tout d’abord, ce n’est pas mon problème si vous n’avez pas d’interprète arabophone. On aurait pu remédier à cela si vous étiez un peu plus respectueux envers la langue de mon pays. Là, je vais répondre en arabe. Puis, traduire en français pour le restant de l’audience si tout le monde reste courtois.»
Mais tout ce discours n’est qu’utopie. Pour une fois, on n’a pas ressenti la légendaire aisance du verbe de Belmadi. Peut-être qu’il a opté pour ne pas faire de vagues ou voulu éviter que l’EN soit dans le collimateur. Mais sur le plan communicatif de cette séquence, il a été englouti. Pourtant, le boss de la barre technique des Verts sait que la gloire et le risque de péril vont de paire. Son éloquence verbale a toujours été une arme. Et là, on a l’impression que son tranchant se perd. Il faudra aiguiser la verve. M. T.