La wilaya de Béchar, à l’instar des autres régions du pays, s’apprête à célébrer Yennayer, le nouvel an berbère, marquant le début du calendrier agricole chez les Amazighs. Yennayer, qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, est accueilli dans la joie et la convivialité.

Dans les rues et places commerciales de la wilaya, les magasins sont approvisionnés, depuis le début du mois de janvier, de toutes sortes de produits, friandises et douceurs. Aux côtés des amandes, noisettes, cacahuètes, pistaches, sont exposés, également des fruits secs, à l’instar des figues sèches et fruits de saison, très prisés à cette occasion. En dépit de la cherté des produits mis à la vente à cette occasion, les Bécharis restent, dans leur ensemble, attachés à cette fête. Ces produits, d’habitude facultatifs, deviennent indispensables pour les ménagères pour la préparation de cette fête qui, tradition oblige, exige que chaque enfant reçoive sa part de friandises. Pour que la nouvelle année entamée soit prospère et la terre plus fertile, il convient de se purifier et de faire le grand nettoyage des lieux. A la veille de cette fête, les femmes procèdent à un grand nettoyage des maisons, pour chasser les malheurs et les mauvais esprits de l’année passée. Selon un membre de la société civile, les habitants des différentes communes de cette wilaya fêtent Yennayer dans l’abondance, pour que l’année à venir soit une année agricole prospère. Le jour J, des mets de circonstance sont préparés, mardoud, un plat traditionnel, différent selon les localités, composé de gros grains de couscous et accompagné d’une sauce épicée à la viande de mouton et aux légumes frais et secs. On sert des galettes, du msemen, des svenjs, des gâteaux et de la pizza. Pour Fatima, originaire de la ville touristique Taghit, Yennayer est une occasion de cuisiner entre amies et proches, de chanter, de danser et de partager des recettes de gâteaux et autres plats traditionnels entre voisines. Elles parfument leur domicile de senteurs de b’khour, alors que les mains et les pieds des enfants sont enduits de henné. Ce jour-là, les femmes mettent leur plus belle robe ainsi que leurs bijoux. Aussi, l’avènement du Nouvel An berbère à Béchar donne lieu à plusieurs manifestations culturelles et sportives. Dans les places publiques, des troupes folkloriques diverses donneront le ton à la fête, rythmée par le baroud, le tbel, qui introduiront les autochtones dans les racines profondes de la culture de cette région du sud-ouest du pays. Dans ces lieux, des produits artisanaux de cuir, d’argent et de laine seront exposés sous des tentes ou khaïmas, gîte habituel de la population nomade.R. R.