de Béchar, Rachid R.
Le nouveau wali de Béchar aura du pain sur la planche pour satisfaire la population locale. La ville de Béchar, qui était la vitrine du sud du pays, présente ces dernières années une image négative. En effet, cette ancienne commune qu’on appelle la capitale de la Saoura n’a pas connu de développement digne de cette région du Sud-Ouest du pays. L’oued de Béchar, qui n’a pas subi d’opération d’aménagement, malgré les promesses des responsables locaux et centraux, est devenu une source de pollution à cause du déversement des eaux usées. Aussi, le cadre de vie de plusieurs cités connaît une dégradation inquiétante, comme c’est le cas des quartiers Escadron, Gharassa et Béchar Djedid. Dans ces quartiers, on constate de graves défaillances au niveau des canalisations des eaux usées, d’où un fort risque de maladies à transmission hydrique, sans parler des désagréments dus aux odeurs nauséabondes. Dans cette ville, qui compte plus de 250 000 âmes, les citoyens vivent un calvaire à cause du manque de moyens matériels et humains dans le secteur de la santé. L’absence de scanner dans les hôpitaux pousse les malades à débourser de fortes sommes chez le privé. Aussi, cette région du Sud est dépourvue d’un centre de grands brûlés, qui se déplacent vers le Nord avec tous les risques liés au voyage et à l’éloignement. La plupart d’entre eux rendent l’âme en cours de route. Par ailleurs, les projets du CHU et de la faculté de médecine de cette ville, tant attendus par la population locale, ont été reportés aux calendes grecques. Béchar a aussi connu cet été des perturbations dans la distribution de l’eau potable.
Le projet du transfert des eaux de dix forages dans la région de Boussir vers la ville de Béchar, qui a connu un retard de plus d’une année, n’a pas été réceptionné à 100%, à cause de deux grands réservoirs non achevés de 150 00 et 20000 m3. Ce projet hydraulique d’envergure, qui a nécessité un financement de plus de 9 milliards DA, va assurer une alimentation régulière en eau potable de la population, en ajoutant 30 000 m3/jour. Par ailleurs, le problème de logements, au niveau du chef-lieu de wilaya a été la cause de plusieurs protestations des citoyens qui exigent une distribution transparente, ainsi que la réalisation des différents réseaux à savoir l’assainissement, l’eau potable et l’électricité, au niveau du site abritant les 11 863 lots de terrains à bâtir. L’Etat a déboursé plusieurs milliards de dinars pour l’amélioration du cadre de vie des habitants de cette région du Sud mais, aujourd’hui, le constat est amer en l’absence d’initiatives réfléchies. Les principales routes du centre-ville, dans un abandon total, nids-de-poule, trous fossés, sont impraticables et causent beaucoup de désagréments aux automobilistes. n