«Le recrutement direct des titulaires d’un doctorat et de magister n’est pas du ressort du ministère de l’Enseignement supérieur, qui, cependant, tente de trouver des solutions en fonction de ses capacités et veille à l’accompagnement des diplômés de son secteur», a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, Kamel Baddari, lors de la réception, lundi, des représentants des titulaires de doctorat et de magister.

PAR MILINA KOUACI
Ces derniers, en effet, avaient organisé dans la matinée un sit-in de protestation devant le siège du ministère à Alger, avant d’être reçus dans l’après-midi par le ministre, auquel, ils ont soulevé leurs revendications. La principale revendication a été le recrutement direct, étant titulaires de postes reconnus par la loi et obtenus suite à un concours national après que les universités aient exprimé leurs besoins en matière d’enseignants chercheurs.
Le ministre a expliqué aux représentants des titulaires doctorat et de magister que la concrétisation de cette revendication n’est pas du ressort de son département. Cependant, il leur affirmé qu’il œuvre à trouver les solutions en fonction des compétences de son département pour absorber le chômage de l’élite universitaire. «Le ministère de l’Enseignement supérieur œuvre à l’accompagnement des diplômés des trois cycles de l’enseignement supérieur (Licence, Master et doctorat) pour leur recrutement», rapporte l’Union nationale des docteurs et chercheurs algériens (Undca). Le ministre a informé les protestataires que ses services s’attellent à trouver des solutions. Il s’agit entre autres de l’organisation de concours, de pourvoir un nombre important de postes, de créer des unités de recherche dans les entreprises économiques comme Sonatrach, d’appliquer la note interministérielle pour le recrutement des enseignants chercheurs dans les différents établissements et entreprises, d’absorber le chômage de l’élite du secteur via le dispositif d’accompagnement à l’insertion et de formation à l’emploi (Daife) et de la contractualisation partielle des chercheurs. En réponse au ministre, les représentants des titulaires de doctorat et de magister ont demandé d’annuler la note d’entretien dans les concours, d’ouvrir des laboratoires et d’élargir la vision des centres de recherches pour préserver le droit au recrutement direct.
Ces derniers ont également exprimé leur attachement à l’application du décret 98/254 relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l’habilitation universitaire, qui leur confère le droit au recrutement direct, en raison du «manque flagrant d’encadrement pédagogique» tout en reprochant au ministère de ne pas s’être expliqué sur les raisons de la non application dudit décret. Les services du ministère, poursuit l’Undca, ont expliqué que ce décret a été annulé par le décret exécutif 22/208, mais les représentants des protestataires ont signifié au ministère que le même décret (22/208) énonce dans son article 66 que les étudiants inscrits en poste graduation spécialisée, à la date d’effet du présent décret, peuvent suivre leur formation et demeurent régis par les dispositifs du décret 98/254. n